Pourquoi l’impact des voitures autonomes sur l’environnement pourrait être énorme

Jadis une utopie lointaine, les voitures autonomes ont aujourd’hui quitté le domaine de la science-fiction et devraient bientôt peupler nos routes. S’affrontant pour rester compétitifs, les constructeurs automobiles américains affirment d’ailleurs que d’ici deux décennies, les véhicules sans conducteur feront partie de notre paysage quotidien. Plus tôt cette année, Ford a investi un milliard de dollars pour le développement de l’intelligence artificielle de voiture autonome. De son côté, en 2016, Uber a acquis Otto, une start-up de camions autonomes.Cette technologie soulagera certainement de nombreux conducteurs fatigués de longues heures de trajet et des problèmes de trafic. Cependant, l’impact écologique des voitures automatisées est encore fort incertain, écrit Justin Worland dans Time Magazine.Un rapport du Département de l’Energie des Etats-Unis indique que les véhicules autonomes pourrait aboutir à une réduction de carburant des voitures particulières de 90 % ou… à une hausse de plus de 200 %.« Il s’agit d’une différence de poids étant donné que, selon l’Environnemtal Protection Agency, plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis provient du secteur automobile. Selon les politiques, la réduction de ce chiffre sera la clé pour lutter contre le changement climatique d’origine humaine. »

Changement des habitudes de conduite

Selon Tesla, Nissan et BMW, les voitures autonomes seront une réalité d’ici 2021. Par ailleurs, un rapport du Boston Consulting Group indique qu’en 2030, plus de 5 millions de véhicules traditionnels pourraient être remplacés par des véhicules automatisés aux Etats-Unis.« L’impact énergétique potentiel est dramatique », explique Jeff Gonder, chercheur du National Renewable Energy Laboratory. « Toutefois, il existe une incertitude en ce qui concerne l’ampleur de cet impact et sa direction. »Le large éventail de résultats potentiels dépend d’une longue liste de variables sur la manière dont, dans le futur, la voiture autonome prendra forme. Les scientifiques s’attendent à ce que les voitures autonomes augmentent sensiblement la quantité de kilomètres réalisé par un véhicule donné. Les obstacles principaux à la conduite (fatigue, ivresse ou l’âge) disparaîtront et les automobilistes pourront voyager sur de plus longues distances et plus fréquemment. Les travailleurs pourront par exemple décider de vivre encore plus loin de leur lieu de travail. Une fois en ville, les propriétaires de voiture autonome pourront ordonner à leur véhicule qu’il tourne en rond afin d’éviter de payer le stationnement.« L’incertitude vient du fait que nous ne savons pas comment la valeur du temps des personnes va changer », explique Don MacKenzie, chercheur à l’Université de Washington, expert en conduite automatisée. « Il y aura un type de coût associé au voyage, mais beaucoup moindre qu’actuellement. »Outre les changements d’habitudes de conduite, les progrès technologiques devraient réduire le coût environnemental des voitures autonomes. Les chercheurs estiment ainsi que ces véhicules, en grande partie exempts d’accidents, pourront être débarrassés des équipements de sécurité tels les systèmes anti-blocage des roues et les airbags, dispositifs qui ont augmenté le poids et la consommation des véhicules. Les véhicules autonomes pourront également circuler de manière plus rapprochée et ainsi profiter de l’aérodynamique afin d’économiser du carburant.« La réglementation est la voie évidente afin de se protéger contre l’impact environnemental potentiel des véhicules automatisés », conclut The Times.

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