Pourquoi les prix du pain ne baisseront pas après l’accord sur les céréales ukrainiennes

Le prix du pain a fortement augmenté ces derniers mois en raison de la guerre en Europe de l’Est. Maintenant que la Russie et l’Ukraine ont conclu un accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes, de nombreux consommateurs s’attendent à une baisse des tarifs. Mais la probabilité que cela se produise à court terme est pratiquement inexistante.

Bakkers Vlaanderen, la fédération flamande des boulangers, a calculé plus tôt cette année que le prix du pain augmentera de 30 centimes pour atteindre 2,7 euros en 2022. Cela représente une augmentation de 13 % par rapport à l’année dernière. Le prix du pain est en hausse car la Russie et l’Ukraine, deux importants exportateurs de céréales, sont toujours en guerre l’un contre l’autre. Les deux pays produisent ensemble environ 30 % des exportations mondiales de blé.

Hausse des prix

L’occupation par la Russie de la quasi-totalité du sud de l’Ukraine a rendu très difficile l’exportation de céréales pour ce pays envahi, ce qui a entraîné une hausse des prix. Avant le début du conflit, le prix du blé oscillait autour de 8 dollars par boisseau. À son apogée, après l’invasion russe de l’Ukraine, les 12,5 dollars par boisseau ont été atteints. Entretemps, le prix est revenu au même niveau qu’avant le conflit.

Le prix du blé est en baisse depuis plusieurs semaines, mais cette tendance a été renforcée la semaine dernière par l’accord entre l’Ukraine et la Russie sur le redémarrage des expéditions de céréales par des navires ukrainiens via la mer Noire. Au moins 22 millions de tonnes de céréales sont toujours bloquées dans le pays à cause du conflit.

Et qu’en est-il du prix du pain ?

Cela signifie-t-il que le prix du pain va également baisser ? Cette chance est plutôt faible. En mars, Bakkers Vlaanderen avait déjà fait remarquer que la hausse des prix dans la boulangerie n’est pas tant le résultat de l’augmentation des prix des céréales. Selon la fédération des boulangers, les prix des matières premières vont augmenter de 12 % cette année. Mais ce n’est rien comparé aux prix de l’énergie, qui devraient grimper de 258 %. Il est vrai que l’énergie dans l’indice dit de la boulangerie a moins de poids que les matières premières : 5 % contre 26 %.

Eddy Van Damme, président de la Fédération flamande de la boulangerie, a noté dans une interview accordée à VTM News le week-end dernier que les coûts du personnel augmentent également. C’est une conséquence directe de l’indexation automatique des salaires. « L’indice pivot a déjà été dépassé plusieurs fois cette année, les travailleurs de notre secteur verront donc leurs salaires augmenter de 8 à 10 % au début de l’année prochaine. Il ne faut pas oublier que les coûts de location sont également indexés. Je m’attends à une augmentation de 6 à 7 % dans ce domaine », a-t-il déclaré. « Une baisse du prix du pain ne sera donc pas pour demain. »

MB

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