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Pourquoi les livraisons d’armes nord-coréennes à la Russie ne feront vraiment pas de différence sur la ligne de front

Pourquoi les livraisons d’armes nord-coréennes à la Russie ne feront vraiment pas de différence sur la ligne de front
Een Katjoesja-raketsysteem, daterend uit de Tweede Wereldoorlog, bij een re-enactment (GENYA SAVILOV/AFP via Getty Images)

En début de semaine, on a appris que la Russie avait acheté pour plusieurs millions de roubles d’équipements militaires à la Corée du Nord. Cela montre clairement que la Russie traverse une pénurie dans son arsenal, et que les sanctions occidentales fonctionnent : le pays n’a ni la capacité ni les ressources pour fabriquer lui-même des armes à grande échelle. Les livraisons de la Corée du Nord, cependant, ne seront qu’un emplâtre sur une jambe de bois.

Quiconque pense que la Corée du Nord envoie des chars, des pièces d’artillerie lourde ou des missiles nucléaires de l’autre côté de la frontière passe à côté de l’essentiel ; même la Maison Blanche a également affirmé dans un premier temps que la Russie importerait des millions de roquettes et d’obus d’artillerie. Mais cette affirmation a été réfutée par Hugh Griffiths, qui a travaillé en tant qu’expert pour l’ONU et qui, à ce titre, a suivi les sanctions contre la Corée du Nord. Aujourd’hui, Griffiths est actif en tant que consultant indépendant sur les sanctions.

Les coquillages idiots

Il indique que la Corée du Nord dispose d’un important stock d’obus d’artillerie inutilisables, datant des années 1950. C’est à partir de ce stock qu’elle va réunir du matériel pour l’armée russe, qui va recevoir désormais des systèmes de roquettes Katioucha, entre autres, qui ont été conçus durant la Seconde Guerre mondiale. « En outre, la Corée du Nord fournit principalement des munitions pour les pièces d’artillerie plus légères et des balles pour les mitrailleuses », affirme Bruce Bechtol, professeur à l’université d’État d’Angelo au Texas et expert en commerce des armes.

En outre, M. Bechtol affirme que la Corée du Nord elle-même s’appuie principalement sur de vieilles armes soviétiques, dont elle produit des versions et des développements plus récents. La probabilité que ces munitions aient un impact réel sur la guerre en Ukraine semble faible. La Russie manque cruellement d’équipements de haute technologie, tels que des missiles « intelligents » guidés vers leur cible par GPS ou laser.

L’Ukraine a une longueur d’avance

Non seulement la Russie manque d’armes plus performantes, mais elle ne dispose pas non plus des puces nécessaires pour en relancer la production. En guise de solution de repli, les soldats russes ont reçu l’ordre de rechercher toutes sortes d’appareils munis de micropuces lorsqu’ils conquéraient un village ou une ville. Les Ukrainiens ont été choqués lorsqu’ils ont reconquis des villes et ont trouvé des cuisines sans four à micro-ondes, sans lave-vaisselle et sans réfrigérateur. Mais même cette solution d’urgence ne sera d’aucune aide pour l’armée russe : L’Ukraine est tout simplement dans une meilleure position en ce moment.

Cela se voit aussi sur le terrain : depuis des semaines, la Russie ne progresse pas, seuls quelques villages ou quelques kilomètres de champs ou de forêts changent de mains. L’Ukraine, quant à elle, a lancé deux contre-offensives majeures, près de la ville portuaire de Kherson et dans la région de Kharkiv. Sur les deux fronts, elle a pu reconquérir beaucoup de territoires en un temps relativement court, et les Russes sont de plus en plus paniqués.

MB

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