Pourquoi les grandes banques sont pleines d’optimisme pour 2022

Aux États-Unis, l’ère des taux d’intérêt bas appartiendra bientôt au passé. La Fed prévoit de monter les taux huit fois au cours des trois prochaines années en vue de lutter contre l’inflation. La politique monétaire accommodante qui a déversé des milliards sur les marchés est sans doute révolue. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les valeurs technologiques et les crypto, mais bien pour les grandes banques, écrit CNN Business.

Les valeurs bancaires connaissent un solide départ en 2022. Les plus grandes banques américaines – Bank of America, JP Morgan, Citigroup, Wells Fargo – ont gagné en moyenne 8% et même 19% sur les six derniers mois. Les bilans du 4e trimestre sont attendus pour ce vendredi. Ce sera le cas pour JPMorgan, Citi et Wells Fargo ainsi que pour le plus grand fonds d’investissement au monde, BlackRock. Le rapport de Morgan Stanley est attendu pour ce mercredi, celui de Goldman Sachs pour le 18 janvier.

Les banques bénéficieront de la hausse des taux d’intérêt envisagée par la Réserve fédérale américaine à une condition: que cette hausse ne soit pas trop rapide et nuise à la demande de prêts hypothécaires, de cartes de crédit et d’autres prêts, écrit CNN Business. La hausse des taux rend en effet les prêts plus rentables, mais elle doit se faire dans une certaine limite pour ne pas refroidir le marché de l’immobilier.

En plus de ces perspectives, les banques ont profité de la bonne santé des marchés boursiers ces dernières années. Les actions ont explosé et ont contribué à stimuler l’activité commerciale en plus des fusions et acquisitions. Le tout pourrait faire exposer les bénéfices des banques. Les analystes prévoient que les bénéfices par action de JP Morgan soient de près de 70% en 2021.

Les inquiétudes

Quelques embuches sur le chemin. Le variant omicron bien sûr, qui oblige pour le moment toutes ces grandes entreprises à ramener leurs travailleurs dans les bureaux. La récente flambée des rendements obligataires ou encore une politique monétaire trop stricte de la part de la Fed.

En parlant d’inflation, le gouvernement publiera ce mercredi les chiffres du mois de décembre. Rappelons qu’en novembre, l’indice des prix a grimpé à 6,8% du jamais vu depuis 1982. Sur l’année, l’inflation pourrait être de 4,9 alors que les perspectives ne sont pas bonnes pour le début 2022, ce qui pousse la Fed à envisager d’agir plus tôt que prévu. Dans le compte-rendu de sa réunion de décembre, la Fed s’inquiétait de la persistance de la crise de la chaine d’approvisionnement.

Pour l’heure, les contribuables américains ont assez de réserves. La consommation n’a pas encore pâti de l’inflation. Sauf pour les bas revenus qui commencent à le sentir. Le rapport pour le mois de décembre sur la consommation qui sera publié ce vendredi est très attendu.

Europe

L’Europe n’est pas dans la situation américaine. La BCE n’envisage toujours pas de faire grimper les taux d’intérêt pour lutter contre une inflation qu’elle juge temporaire. L’inflation en Europe est surtout due à la hausse des prix de l’énergie. Le Vieux continent dépend de l’extérieur et des mauvaises conjonctures.

Mais l’inflation pourra-t-elle vraiment ralentir dans un contexte de transition énergétique? Certains experts s’attendent à ce que les prix de l’énergie ne baissent pas de sitôt. De plus, la transition énergétique nécessitera d’énormes quantités d’investissements. La BCE ne peut pas se permettre de faire grimper ses taux, les États devant emprunter à des taux favorables pour éviter que leur endettement ne pèse de trop. L’Europe fait face à un sérieux sac de noeuds.

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