Pourquoi les femmes enceintes deviennent-elles prioritaires pour le vaccin contre le Covid-19 en Belgique?

À partir du 4 mai, les femmes enceintes deviendront prioritaires pour avoir accès au vaccin contre le Covid-19 en Belgique. L’annonce a été faite mardi, lors du point presse du SPF Santé. Pourquoi ce changement?

Les effets du Covid-19 sur une grossesse étaient encore très méconnus il y a quelques mois. Toutefois, une étude réalisée sur 2.130 femmes enceintes dont 706 ont eu le coronavirus montre qu’en cas d’infection, il y a un risque plus élevé de contracter une forme grave et d’être admise aux soins intensifs. L’étude montre également que le risque de mort maternelle – décès de la mère dans les 42 jours après l’accouchement – est bien plus élevé qu’à la normale. Une autre étude indiquait que le risque d’accoucher prématurément augmentait également de 60%.

Outre la question des effets négatifs de l’infection, les scientifiques ont dû également se poser la question du vaccin. Les vaccins autorisés par l’Agence européenne des médicaments n’ont pas été testés sur les femmes enceintes pendant les études cliniques. Il était donc difficile de dire si l’inoculation du vaccin ne pouvait pas provoquer d’autres effets négatifs importants chez ce groupe particulier.

Toutefois, le Conseil supérieur de la Santé en Belgique a tranché: les vaccins à ARN messager (Moderna et Pfizer) sont sans grand danger pour les femmes enceintes. C’est en tout cas ce que montrent les données aux États-Unis où près de 87.000 femmes enceintes ont déjà été vaccinées. Contrairement aux vaccins classiques qui injectent une forme atténuée du virus, les vaccins à ARN indiquent seulement à nos cellules comment produire les anticorps contre la maladie. Les statistiques américaines montrent également que le vaccin ne réduit pas la fertilité ni chez les hommes, ni chez les femmes et qu’il est possible d’être vaccinée en continuant l’allaitement.

Comment cela va-t-il se passer?

La Task Force a été très claire: seules les femmes enceintes de 6 mois ou plus pourront être vaccinées. Si elles le souhaitent, elles devront passer par leur médecin généraliste qui sera le seul à pouvoir les inscrire sur la liste prioritaire à partir de mardi prochain. Se faire vacciner en étant enceinte apporte un double avantage: à la naissance, la maman et l’enfant devraient être immunisés contre le virus.

L’ajout de ces femmes dans la vaccination ne devrait pas avoir d’impact sur le programme de base. Selon la Taskforce vaccination, cela ne représente au maximum que 300 femmes par centre. La vaccination des plus 65 ans et des personnes à risque devraient continuer normalement. Les agents pénitentiaires et les athlètes olympiques et paralympiques, qui doivent concourir au Japon dans quelques mois, pourront également être vaccinés.

En savoir plus:

Plus