Fin décembre, la Chine et l’Union européenne se sont enfin mises d’accord – après 7 ans de négociation – sur un traité commercial facilitant les investissements entre les deux régions. Toutefois, mardi, le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, a annoncé que les procédures d’approbation étaient suspendues. Pourquoi?
En décembre dernier, les liens entre la Chine et l’Union européenne étaient au beau fixe, et ce malgré la pandémie. Mais en quelques mois, les relations se sont fortement tendues. En cause: les suspicions européennes de répression, de détention et de travail forcé de la communauté ouïghoure par la Chine. L’Union européenne a sanctionné quatre responsables chinois en mars dernier sur cette base. La Chine a répondu rapidement en imposant des sanctions sur plus de 30 Européens, dont le député belge Samuel Cogolati (Ecolo/Groen).
Ces tensions ne sont clairement pas propices à l’approbation finale d’un traité commercial. ‘Il est clair que dans la situation actuelle, avec les sanctions de l’UE en place contre la Chine et les contre-sanctions chinoises en place […] l’environnement n’est pas propice à la ratification de l’accord’, a déclaré Valdis Dombrovskis.
Le commentaire de Dombrovski n’annonce pas la fin définitive de ce traité. Toutefois, il est difficile de penser que les négociations reprendront rapidement, même si la Chine pousse pour une accélération de la signature.
Ratification difficile
Dès le départ, l’Union européenne ne partait d’ailleurs pas sur des bases solides. Avant les sanctions sur la question des Ouïghours, certains pays membres de l’Union européenne refusaient déjà de signer le traité, explique Euractiv. Les entreprises européennes ne sont en effet pas toutes gagnantes dans cet accord. Les conditions d’accès à la Chine restent très strictes.
Au parlement européen, trois partis – le S&D (de gauche), Renew Europe (centriste) et les Verts – se sont opposés à toute ratification tant que les sanctions étaient toujours en place. Ensemble, ces trois groupes politiques rassemblent près de la moitié des députés, soit 315 sur 705. Plusieurs membres d’autres partis (PPE, ECR ou I&D) sont également du même avis.
En savoir plus: