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Pourquoi 1,9 million de barils de diesel russe errent en mer sans destination ?

Pourquoi 1,9 million de barils de diesel russe errent en mer sans destination  ?
Russische olietanker – Andrey Rudakov/Getty Images

Les sanctions occidentales s’avèrent efficaces pour frapper le secteur pétrolier russe : des dizaines de navires chargés de diesel naviguent sans destination certaine.

Pourquoi est-ce important ?

Pour soutenir l'Ukraine et frapper le trésor de guerre de la Russie, l'Occident a décidé de mettre en place un boycott sur la vente de combustibles fossiles russes. Une interdiction des importations de produits pétroliers transportés par voie maritime est entrée en vigueur pour les États membres de l'UE début février, après qu'une interdiction similaire des importations de pétrole brut soit déjà entrée en vigueur en décembre. Le G7 a également instauré un plafonnement des prix du pétrole russe. Ces mesures semblent avoir l'effet escompté.

Dans l’actualité : Il s’agit du plus grand stock de pétrole entreposé en mer depuis octobre 2020, lorsque la demande du marché de l’énergie s’est effondrée durant la pandémie.

  • Un nombre record de pétroliers russes entièrement chargés de diesel ont navigué sans but en mer la semaine dernière, faute d’acheteurs, selon le site d’information financière Bloomberg.
  • Les acheteurs ont boudé la marchandise sanctionnée : avec l’hiver doux qui a réduit la demande, plus de 1,9 million de barils de diesel sont actuellement en mer, sans qu’ils n’intéressent personne. Cela pourrait constituer un nouveau coup dur pour les finances de la Russie.
  • En raison des sanctions occidentales, la Russie a également vendu beaucoup de pétrole et de gaz à la Chine et à l’Inde au cours de l’année écoulée, mais à des prix fortement réduits.
  • Une accumulation continue des stocks offshore russes qui ne sont pas vendus pourrait finalement entraîner une pression à la baisse sur le processus de production du pétrole. Les profits qui en découlent vont directement dans le trésor de guerre et soutiennent financièrement la guerre.
  • De nombreuses cargaisons russes restent en mer, notamment sur la côte nord-africaine. Les navires russes accostent également dans des ports d’Afrique occidentale pour la première fois en cinq ans, à la recherche de nouveaux acheteurs. Il s’agit de pays qui eux-mêmes exportent principalement du pétrole, comme le Nigeria et l’Angola, qui sont les deux plus grands pays producteurs d’Afrique subsaharienne.
  • Tout récemment, le pétrolier russe Theseus a accosté au Ghana avec environ 600.000 barils de pétrole brut. Le Ghana achète ce pétrole à bas prix, le stocke, et le revend ensuite lui-même. Au cours des six derniers mois, le Ghana a vendu ainsi 140.000 barils de pétrole brut par jour.
  • Malgré une flotte « fantôme » de pétroliers russes qui augmente à vue d’œil, pour contourner le plafonnement des prix, la Russie fait face à un défi encore plus grand : trouver des acheteurs.

MB

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