Alors que le procès opposant Twitter à Elon Musk ne s’ouvrira pas avant le 17 octobre prochain, les investisseurs et fonds spéculatifs se bousculent pour tenter de tirer profit de cette histoire. Ils sont d’ailleurs plusieurs à parier que la personne la plus riche du monde ne pourra finalement pas se défiler et devra racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, comme cela était prévu.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’ennuie jamais avec Elon Musk. Et la dernière grosse affaire en date, à savoir l’annulation de son rachat du réseau social à l’oiseau bleu qui lui vaut un procès, devrait tenir en haleine le monde encore un moment. Ils sont d’ailleurs nombreux, investisseurs et fonds spéculatifs, à suivre l’affaire de près, afin d’en tirer profit. C’est notamment le cas de fonds spéculatifs Greenlight Capital et Pentwarter Capital Management qui parient sur la défaite d’Elon Musk au procès l’opposant à Twitter.
Une opportunité pour s’en mettre plein les poches
Et ils ne sont pas les seuls à y voir une opportunité et à avoir acheté des actions, options et obligations de Twitter, alors que les fonds dits « événementiels », qui parient souvent sur les fusions et les acquisitions, traversent une année difficile. Ils sont en effet en baisse de 4% en moyenne, selon les chiffres du cabinet de recherche PivotalPath.
« La loi est claire », a déclaré David Einhorn de Greenlight Capital le mois dernier aux investisseurs. « S’il s’agissait d’une autre personne que d’Elon Musk, les chances que l’acheteur se défasse de la transaction seraient bien inférieures à 5% », rapporte Bloomberg. Il estime peu probable que le tribunal se prononce en faveur du PDG de Tesla simplement parce qu’il craint que ce dernier, à savoir la personne la plus riche du monde, décide tout simplement d’ignorer sa décision.
« Nous pensons que l’incitation de la Cour de chancellerie du Delaware, le tribunal d’affaires le plus éminent et le plus respecté de la nation, est de suivre réellement la loi et de l’appliquer ici », a écrit Einhorn dans sa lettre adressée aux investisseurs.
Même son de cloche du côté de Pentwater qui a racheté plus de 18 millions d’actions Twitter au deuxième trimestre, faisant ainsi grimper sa participation à 2,4% et devenant par la même occasion le septième plus grand propriétaire de l’entreprise. Le fonds spéculatif estime en effet qu’Elon Musk sera contraint de finaliser le rachat de Twitter.
Tous les scénarios possibles envisagés
Ce mardi, les actionnaires de Twitter ont voté en faveur de l’acquisition de l’entreprise par le PDG de Tesla. De quoi renforcer l’idée selon laquelle le deal aura lieu, même si Elon Musk s’est montré réticent à ce sujet.
L’action a bondi de 0,8%, passant à 41,74 dollars, alors que les marchés boursiers américains faisaient face à leur plus forte chute depuis deux ans. Si l’accord de rachat venait à échouer, l’action pourrait tomber à 20%, selon certains analystes et investisseurs.
D’autres estiment que l’accord pourrait finalement se concrétiser en amont du procès. Elon Musk paierait alors près de 50 dollars par action. Le fonds spéculatif Carronade Capital Management – qui a racheté un certain nombre de titres de créance et d’actions de Twitter – partage cet avis. Pareil pour Kellner Capital qui penche plutôt sur un accord entre les deux parties en amont du procès moyennant une réduction de 10 à 15% du prix initial de l’opération. Bien que pour Cabot Henderson, stratège en matière de fusions chez Jones Trading, Twitter a moins de raisons d’accepter un prix plus bas puisque l’entreprise a déjà gagné les audiences préliminaires.
En résumé, les avis vont dans tous les sens. Une chose est sûre, étant donné que tout le monde tente de capitaliser sur cette affaire en envisageant tous les scénarios possibles, son dénouement fera le bonheur des uns et le malheur des autres.