Peut-on suivre l’évolution du coronavirus au travers de nos eaux usées?

Plusieurs groupes de scientifiques, notamment aux Pays-Bas, ont commencé à analyser les eaux usées à la recherche de traces du coronavirus.

L’épidémie de covid-19 peut s’observer jusque dans les eaux usées. Le virus passant par le système digestif, il se retrouve dans l’urine et les selles et donc dans les égouts. Aux Pays-Bas, les traces du virus ont en effet été retrouvées dans plusieurs stations d’épuration. Des scientifiques ont donc décidé d’analyser ces eaux pour en apprendre un peu plus sur la pandémie.

Aux Pays-Bas, le but de ces recherches était dans un premier temps de pouvoir mieux quantifier le nombre de personnes infectées. Aujourd’hui, des pays comme la Belgique testent uniquement les personnes gravement malades. Ils ne connaissent que la pointe de l’iceberg. L’analyse des eaux usées pourrait même permettre de détecter les personnes asymptomatiques, car des traces du virus sont présentes dans leurs selles. Évaluer l’ampleur de l’épidémie comme on pourrait le faire pour déterminer la consommation de drogue d’une population.

Cependant, pour l’instant, les études scientifiques n’ont pas encore permis de connaitre la quantité de virus présente dans les selles. Il est donc impossible d’extrapoler les données recueillies dans les eaux usées.

Surveiller l’évolution de la maladie

Une question de temps ? Les chercheurs voudraient pouvoir à terme suivre l’évolution de la maladie au travers des eaux usées. Surtout quand l’épidémie sera moins importante, et qu’il faudra se préoccuper de l’apparition de nouvelles vagues ou d’évaluer l’éradication du virus.

Les échantillons récoltés régulièrement dans les stations d’épuration pourraient donner les premiers signes d’une résurgence avant même que les premiers malades n’arrivent à l’hôpital. Le virus est en effet déjà présent dans les selles seulement 3 jours après l’infection, soit bien avant que les premiers symptômes ne se développent.

L’alerte serait alors lancée beaucoup plus rapidement. Et des mesures préventives pour limiter la propagation du virus pourraient être prises.

Par exemple, la chercheuse néerlandaise en infectiologie, Ana Maria de Roda Husman, avait détecté la présente du virus SARS-cov-2 dans les eaux usées de l’aéroport de Schiphol 4 jours avant que le premier cas de covid-19 soit déclaré dans le pays.

Le groupe de recherche voudrait maintenant étendre son échantillonnage aux 12 provinces néerlandaises.

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