Les impayés sur les cartes de crédit s’accélèrent au rythme le plus élevé depuis la crise de 2008 aux USA : qu’est-ce que cela implique ?

Les montants non remboursés par les détenteurs de cartes de crédit atteignent un niveau rarement vu en dehors d’un ralentissement économique. Et c’est bien cela qui étonne.

L’actualité : les sociétés de cartes de crédit accumulent les pertes au rythme le plus rapide depuis près de 30 ans, en dehors de la crise de 2008, assure Goldman Sachs.

  • La banque d’investissement prédit que la tendance se poursuivra jusqu’à fin 2024-début 2025.

Le détail : ce qui est assez inhabituel, c’est que cette augmentation des pertes a lieu en dehors d’un ralentissement économique, a souligné la société.

  • Les pertes sur les cartes de crédit s’élèvent à 3,63 %, soit une augmentation de 1,5 point de pourcentage par rapport à leur plus bas niveau, atteint en septembre 2021.
  • Les choses se sont accélérées au premier trimestre 2022 pour atteindre aujourd’hui l’un des taux de pertes croissants les plus rapides.
    • La dernière fois que le taux a été aussi élevé remonte à la crise financière de 2008.
  • Goldman Sachs s’attend à ce que les pertes des cartes de crédit augmentent encore pour culminer à 4,93 % en 2024-2025.

« Nous pensons que les impayés pourraient continuer à sous-performer jusqu’au milieu de l’année prochaine et nous ne voyons pas les pertes culminer avant fin 2024/début 2025 pour la plupart des émetteurs »

a écrit l’analyste Ryan Nash dans une note de vendredi, rapporte CNBC.

Inflation et pandémie

La banque d’investissement s’étonne de la situation du fait que l’économie américaine ne fait pas face à un ralentissement, à proprement parler.

  • Trois des cinq derniers cycles des impayés des cartes de crédit ont été caractérisés par des récessions.
  • Goldman Sachs estime que la situation actuelle est proche de ce qu’il s’est passé dans les années 90 et entre 2015-2019, lorsque les pertes ont fortement augmenté après une période de forte croissance des prêts.
    • À noter que les pertes ont culminé entre 6 et 8 trimestres après le pic de croissance des prêts. Cela signifie que le cycle de normalisation du crédit n’est qu’à mi-parcours, d’où la prévision d’un pic des pertes fin 2024-début 2025.

Sauf que : cette accélération des pertes intervient alors que la dette de cartes de crédit des Américains a dépassé les 1.000 milliards de dollars. Un record, selon la Banque de réserve fédérale de New York.

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