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La Hongrie fait naître des doutes à Bruxelles : et si c’était elle qui bloquait l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN ?

La Hongrie fait naître des doutes à Bruxelles : et si c’était elle qui bloquait l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN ?
Hongaarse premier Viktor Orban en NAVO-secretaris-generaal Jens Stoltenberg (Janos Kummer/Getty Images, Omar Havana/Getty Images, Getty)

Si son immobilisme fait couler moins d’encre que celui de la Turquie, la Hongrie est l’autre pays membre de l’OTAN qui n’a pas encore ratifié les traités d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. Elle avait promis de s’y mettre à l’automne dernier… mais la voilà qui dépêche seulement une délégation à Stockholm et à Helsinki.

Pourquoi est-ce important ?

Peu de temps après la tentative d'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Suède et la Finlande avaient décidé de demander leur adhésion à l'OTAN, par précaution. Une initiative saluée par l'immense majorité des membres de l'Alliance... à l'exception de deux d'entre eux. De quoi plaire au Kremlin.

Dans l’actu : la Hongrie va envoyer des représentants en Suède.

  • Une délégation hongroise va prendre la route de Stockholm puis de Helsinki afin d’y discuter de l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN.
  • Budapest exige des explications – si ce ne sont pas des excuses… voire des faveurs – de la part des responsables politiques suédois et finlandais et qui se sont montrés très critiques envers la Hongrie dans un passé récent.

Des craintes émergent autour de la Hongrie

L’analyse : opération « chantage » en cours ?

  • Le gouvernement hongrois estime que, ces dernières années, des responsables gouvernementaux suédois ont « régulièrement fabriqué des fakes news et des mensonges sur la Hongrie« , a fait savoir son ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjarto, lors d’une interview accordé à SVT, la télévision publique suédoise.
  • Des propos qui font écho à ceux tenus par Viktor Orban la semaine dernière.
    • « Ces braves Finlandais et Suédois […] répandent des mensonges flagrants sur la Hongrie, sur l’État de droit en Hongrie, sur la démocratie, sur la vie ici », a déclaré le Premier ministre auprès de Kossuth Radio.
    • « Comment, selon cet argument, quelqu’un peut-il vouloir être notre allié dans un système militaire alors qu’il répand sans vergogne des mensonges sur la Hongrie ? », a ajouté Orban.
  • Au sein de l’Union européenne, les deux pays nordiques ont effectivement été parmi les plus critiques à l’égard du (non)-respect de l’État de droit en Hongrie, ce qui a débouché sur le blocage de fonds qui lui étaient destinés.
  • Désormais, Bruxelles craint que la Hongrie ne fasse du chantage, rapporte Politico. Elle ne donnerait son feu vert à la Suède et à la Finlande que si elle obtient des concessions sur les questions d’État de droit.
  • Une délégation hongroise compte en tout cas se rendre très prochainement à Stockholm pour discuter avec les parlementaires suédois. Elle se dirigera ensuite vers Helsinki.

Le contexte : ce mercredi, ouverture des débats en Hongrie et vote en Finlande.

  • Initialement, Orban avait annoncé que la Hongrie débattrait de la question en interne à l’automne 2022 et qu’elle ratifierait les traités d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN début 2023.
  • Ce timing n’a finalement pas été respecté. C’est seulement ce mercredi que le parlement hongrois commencera à débattre sur le sujet.
    • Un vote est attendu pour la fin du mois de mars, une fois que la délégation hongroise sera revenue de son voyage dans le nord de l’Europe.
    • Si un feu vert reste attendu, de plus en plus de doutes émergent, surtout au vu des dernières déclarations d’Orban. « Si nous soutenons en principe l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, nous devons d’abord entretenir de sérieuses discussions », a-t-il déclaré la semaine dernière.
    • « La Turquie est aussi notre alliée, et nous devons donc l’écouter – et parce que nous en sommes plus proches que les autres membres de l’OTAN, nous l’écoutons peut-être plus attentivement. Elle a de sérieuses objections« , a-t-il également souligné.
  • Des représentants du gouvernement turc s’envoleront justement vers Bruxelles la semaine prochaine pour y rencontrer leurs homologues suédois et finlandais.
    • « J’ai assuré (au président turc Erdogan) que la Finlande comme la Suède ont rempli tous les engagements (de juin) », a déclaré Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, mardi.
    • Le principal sujet de dissensions entre la Turquie et les deux pays nordiques concerne la présence de militants kurdes sur leur territoire. C’est particulièrement vis-à-vis de la Suède que les tensions sont vives, depuis que des extrémistes y ont brûlé des exemplaires du Coran.
    • La question étant porteuse pour Erdogan, les lignes ne devraient pas beaucoup bouger avant l’élection présidentielle turque du 14 mai prochain.
  • Du côté de la Finlande, les parlementaires voteront ce mercredi sur la loi d’adhésion d’adhésion à l’OTAN. Une large majorité devrait voter pour.
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