Une nouvelle idée fait son entrée dans le débat sur l’énergie en Suède: le géant de l’énergie Vattenfall va étudier la faisabilité de petits réacteurs modulaires (SMR) sur le site de Ringhals, où deux des quatre réacteurs nucléaires traditionnels ont été arrêtés ces dernières années.
Comme d’autres pays européens, la Suède réévalue complètement sa politique énergétique après la hausse des prix de ces derniers mois. L’énergie solaire est envisagée comme alternative aux réacteurs nucléaires récemment fermés.
Mais aujourd’hui, Vattenfall propose une autre alternative: les SMR, la nouvelle génération de réacteurs nucléaires à laquelle le président français Emmanuel Macron pense également « pour réinventer la production d’énergie nucléaire ».
Pour l’instant, la Suède n’en est qu’à l’étude de faisabilité, qui prendra un an et demi. « Si l’étude montre que l’exploitation serait rentable et que nous pouvons remplir toutes les conditions réglementaires, il devrait être possible d’avoir le premier réacteur SMR en exploitation au début des années 2030 », a déclaré Anna Borg, PDG de Vattenfall, dans un communiqué de presse.
Demi-tour
La Suède a opté pour une sortie progressive de l’énergie nucléaire dans les années 1980, mais elle pourrait donc revenir sur ses pas. « Nous aurons besoin de toutes les sources d’énergie non fossiles pour répondre à la demande croissante d’électricité en Suède », a commenté Mme Borg. « Le SMR est une technologie non-fossile qui a beaucoup progressé ces derniers temps, et nous voulons donc explorer les conditions de construction des petits réacteurs modulaires à proximité de la centrale nucléaire de Ringhals. »
Le fait que Vattenfall songe à construire ces SMR sur un site qui accueille déjà deux réacteurs nucléaires est lié à des raisons techniques. « D’une part, la législation en vigueur nous permet de remplacer les deux réacteurs Ringhals 1 et Ringhals 2 qui sont à l’arrêt, et d’autre part, l’infrastructure du réseau est déjà en place, ce qui simplifie le raccordement de la nouvelle production d’électricité », a indiqué la patronne de l’entreprise suédoise.
« Hobby pour milliardaires »
En Belgique, la ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Verts), a récemment fait couler beaucoup d’encre en qualifiant les SMR de « hobby pour milliardaires qui s’ennuient » qui pourraient êtreopérationnels au plus tôt « en 2080 ». Une déclaration qui a notamment suscité l’indignation dans les rangs de l’opposition et en particulier de la N-VA.
(OD)