Nord Stream 1 sera mis à l’arrêt pour une maintenance – qui n’était pas prévue – début septembre. Le prix du gaz affiche fait un bond à 260 euros le MWh.
Voilà qui viendra ajouter encore plus de tension dans l’histoire européenne du gaz. Gazprom, le fournisseur russe de gaz, a annoncé vendredi soir que le pipeline Nord Stream, qui rallie l’Allemagne depuis la Russie, via la mer Baltique, sera mis à l’arrêt du 31 août jusqu’au 2 septembre.
En cause : une maintenance du dernier compresseur restant sur le gazoduc. Cette maintenance n’était pas prévue avant cette annonce, rapporte Reuters.
20% de la capacité
Depuis fin juillet, les livraisons de gaz à travers le pipeline ne sont qu’à 20% de leur quantité habituelle. La raison invoquée est une turbine manquante, partie au Canada pour des raisons de maintenance, et désormais en Allemagne et prête à être restituée à la Russie, selon Siemens, le fabricant de la turbine. Mais la Russie ne le voit pas comme ça : pour Moscou, il est impossible de la récupérer à cause des sanctions. Pour l’Occident, Poutine utilise l’approvisionnement en énergie comme une arme contre l’Europe.
Avec cela en tête, on peut déjà imaginer que l’histoire du compresseur amènera son lot d’accusations également. Entre le 11 et le 21 juillet, le gazoduc avait également été mis à l’arrêt, pour une maintenance annuelle. L’Allemagne craignait qu’il reste définitivement à l’arrêt. Est-ce que cette perspective se réalisera début septembre? Nul ne sait le prédire.
Prix du gaz
Ces dernières semaines, le prix du gaz aligne déjà les records historiques. Sur la journée de vendredi, il se négociait déjà à un prix autour de 240 euros le MWh, mais dès l’annonce de Gazprom, il est parti en flèche jusque 261 euros, avant de clôturer à 257 euros. Les factures d’énergie vont donc continuer à exploser.
Cette coupure arrive au moment où l’Europe est en pleine course pour remplir ses réserves de gaz pour l’hiver. L’Allemagne, le pays le plus dépendant du gaz russe, a par exemple pu remplir ses réserves jusqu’à 75%, plus vite que prévu. L’objectif de 95% semble de plus en plus inatteignable. Selon ses calculs, la première puissance économique du continent tiendrait deux mois et demi avec ses réserves.
Avec des rationnements et des économies, il serait possible de passer l’hiver, mais pour l’hiver 2023 les perspectives sont d’ores et déjà très sombres.