Dans ce pays musulman et puritain, une activité prospère : la fabrication de gadgets sexuels

Au Pakistan, les fabricants de produits métalliques et de vêtements exploitent en toute discrétion une nouvelle niche : les gadgets sexuels. Le Pakistan est un pays assez puritain, et souvent, leurs propres employés ignorent quels sont les usages réels des accessoires qu’ils fabriquent. L’industrie mondiale du sexe a pris un nouvel essor grâce au succès des ouvrages érotiques « 50 Nuances de Grey », et du film qui en a été tiré. Les ventes de gadgets sexuels ont explosé, pour atteindre la somme de 15 milliards de dollars. Au Pakistan, ces œuvres ont été censurées, mais les hommes d’affaires ont vite compris où était leur intérêt, et ont développé des activités parallèles à leur cœur de métier pour exploiter cette manne.Par exemple, comme il n’est pas intéressant pour eux d’importer du latex de Chine, lequel est soumis à des droits de douane importants, certains se sont spécialisés dans la production de godemichés en métal. Ce choix s’est avéré judicieux. En effet, des études ayant montré que certains jouets coquins chinois contenaient des substances cancérigènes, les  Occidentaux ont eu tendance à se reporter sur les articles en métal.

Des activités secrètes

Le Pakistan est une société islamique particulièrement stricte, et une telle activité économique ne fait probablement pas l’unanimité. Les entrepreneurs qui s’aventurent sur ce marché prennent donc leurs précautions : ils ne diffusent pas les articles coquins sur le site web de leur entreprise, préférant les commercialiser plus anonymement sur la plateforme du géant de l’e-commerce chinois, Alibaba. Dans certains cas, les entreprises doivent aussi verser des pots de vin à des officiels pour obtenir les autorisations nécessaires pour ces exportations.Souvent, les employés ne savent même pas quel est l’usage réel des articles qu’ils fabriquent. Les étapes de finition, comme le rajout de pointes ou de clous sur des accessoires sado-maso, sont confiées à des salariés de confiance.L’activité n’est pas dénuée de risque, mais elle est bien plus juteuse que les autres. Un fabricant d’articles de cuir pakistanais explique qu’il peut dégager une marge de 200 % sur un costume de policier coquin, alors que sa marge habituelle ne dépasse pas 25 % sur les gants et vestes de cuir qui constituent son cœur de métier.Les critiques accusent ces entrepreneurs d’encourager les homosexuels ou les couples non mariés à forniquer, ce qui est illégal au Pakistan. Mais ils rétorquent qu’ils ne savent pas (et ne veulent surtout pas savoir) ce que les clients font avec les accessoires qu’ils leur vendent.

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