Netflix poursuit sa mue et gagne des abonnés : l’offre la moins chère sans pub passe à la trappe dans certains pays, bientôt en Europe ?

Le géant du streaming supprime son abonnement sans publicités le plus accessible aux États-Unis et au Royaume-Uni dans l’espoir de booster (encore un peu plus) son offre avec pub. En parallèle, sa stratégie sur les partages de mots de passe s’avère payante, mais les résultats déçoivent.

Dans l’actu : L’abonnement à 9,99 dollars par mois n’existera plus aux États-Unis et au Royaume-Uni.

  • Il s’agit de l’offre la moins chère sans publicités de la plateforme.
  • Celle la plus abordable avec pub coûte 6,99 dollars par mois. Netflix espère ainsi attirer davantage d’utilisateurs ce plan d’abonnement relativement récent.
  • Les abonnés qui passent par cet abonnement peuvent toutefois le conserver jusqu’à ce qu’ils décident de changer d’offre. Il ne sera donc plus disponible pour les nouveaux abonnés ou les personnes qui auraient décidé de passer d’un abonnement plus cher ou avec publicités, vers cette offre de base sans pub.
    • Mais cela ne semble être qu’une question de temps avant que Netflix ne mette définitivement un terme à l’abonnement à 9,99 dollars.
    • On imagine en outre que les États-Unis et le Royaume-Uni font office de cobayes, avant d’élargir cette décision aux utilisateurs du monde entier. De Belgique aussi, donc.
  • Une stratégie risquée : à force de changer les règles tous les quatre matins (la dernière en date concernant les partages de mots de passe a fait grand bruit), Netflix risque de lasser ses utilisateurs, qui pourraient finir par claquer la porte au profit des concurrents.

Nouveaux abonnés en masse

En marge : Pour le moment, difficile de donner tort à Netflix : le service de streaming a vu son nombre de nouveaux abonnés bondir de 5,9 millions au deuxième trimestre, ressort-il de la publication de ses résultats.

  • Il s’agit d’une conséquence directe de sa nouvelle politique limitant le partage de mots de passe avec des abonnés en dehors du domicile. « La réaction d’annulation (des abonnements) a été faible » , a commenté l’entreprise.
  • Netflix a ainsi écrasé d’un coup de massue le consensus qui ne tablait « que » sur 1,9 million de nouveaux abonnés. Un exploit aussi après que l’entreprise a perdu près d’un million d’abonnés l’an dernier.
  • La société, qui séduit désormais 238 millions d’abonnés dans le monde, devrait encore davantage profiter de la lutte contre le partage des mots de passe. Le service de streaming s’est félicité du fait que “les nouvelles inscriptions surpassent les désabonnements” et qu’il applique sa politique de mots de passe à l’échelle mondiale.
  • Pour le moment, le géant du streaming semble épargné par la grève des scénaristes et acteurs d’Hollywood. C’est qu’il peut compter sur ses usines à contenu présentes dans le monde entier, avec le succès retentissant des productions sud-coréennes, notamment.
    • La société a toutefois déclaré qu’elle dépenserait moins d’argent cette année en raison de cette grève. Elle prévoit désormais un flux de trésorerie disponible de 5 milliards de dollars cette année, contre une estimation précédente de 3,5 milliards de dollars.
    • Mais à la différence de ses rivaux, qui perdent encore beaucoup d’argent, Netflix est largement rentable.
    • Entre avril et juin, le bénéfice par action dilué s’est élevé à 3,29 dollars, dépassant également les attentes des analystes qui tablaient sur 2,86 dollars selon Refinitiv.

Toutefois : Le chiffre d’affaires, à 8,2 milliards de dollars, déçoit.

  • Le chiffre d’affaires trimestriel a augmenté de 2,7% sur un an, mais reste légèrement en dessous du consensus de 8,3 milliards de dollars.
  • Pour arrondir les angles, Netflix a annoncé qu’il prévoyait une accélération de la croissance de son chiffre d’affaires au cours du second semestre, tablant sur 8,5 milliards de dollars pour juillet-septembre. Mais on se situe ici aussi sous les attentes du marché, à 8,7 milliards de dollars.
  • Cela n’a pas suffi à limiter la casse: le titre a chuté de 8,29% à Wall Street dans les échanges après-bourse.
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