Plan de fin du conflit, condamnation de la CIJ: espoir pour la paix ou jeu de dupes?

Un « plan de neutralité », qui pourrait signifier la fin de la guerre, semble être bien élaboré, sur la table des négociations entre l’Ukraine et la Russie. Parallèlement, la Cour internationale de Justice a ordonné la fin des opérations militaires. Quel espoir existe maintenant pour un réel arrêt des combats?

Les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine ont avancé ce mercredi, et seraient arrivées à l’élaboration d’un « plan de neutralité ». S’il se concrétise, il sera synonyme de cessez-le-feu ; une bonne nouvelle pour la population ukrainienne, qui subit à l’heure actuelle toujours les bombardements.

Le plan reprend en 15 points différents engagements, des deux camps, rapporte le Financial Times, citant trois personnes impliquées dans les négociations. Dans les grandes lignes, si l’Ukraine accepte un statut de neutralité, renonce à rejoindre l’OTAN, et s’engage à respecter des limites quant à son armée et à son armement, ainsi qu’à ne pas recevoir d’armes ni de bases militaires étrangères, la Russie de son côté accepte de cesser le feu et se retire du pays.

La situation des territoires annexés ou reconnus comme indépendants par la Russie ne semble pas encore claire, et elle est un obstacle dans les négociations. En tout cas, la condition sine qua non de l’Ukraine est que les troupes russes quittent le territoire.

Gagner du temps?

L’offensive russe se passe moins bien que prévue, analysent de nombreux experts. Elle devait être une marche rapide sur Kiev, mais l’Ukraine se défend mieux que Poutine pensait. Une hypothèse avancée pour lire à travers ces négociations est que Poutine essaie de gagner du temps, pour rassembler ses troupes et terminer son plan d’invasion et de remplacement du gouvernement ukrainien par des dirigeants fantoches et fidèles au Kremlin. Surtout si l’Ukraine respecte les limitations proposées pour les forces armées, Poutine pourrait imaginer attaquer à nouveau et rencontrer moins de résistance. Les Ukrainiens en tout cas ne croient pas à la bonne volonté de l’autocrate.

Condamnation de la Cour internationale de Justice

Parallèlement, la Cour de internationale de Justice (CIJ) a rendu son verdict ce mercredi : la Russie doit arrêter son invasion. « La Fédération de Russie doit suspendre immédiatement les opérations militaires qu’elle a commencées le 24 février 2022 sur le territoire ukrainien », annonce le tribunal dépendant de l’ONU et situé à La Haye, cité par l’AFP. Une information que le président ukrainien n’a pas manquée de partager sur son fil Twitter.

L’Ukraine avait lancé une procédure en urgence, quelques jours après l’invasion, pour ordonner l’arrêt des opérations, le temps d’analyser le fond du dossier.

Mais est-ce que pour autant ce jugement va faire cesser les combats? Le jugement est légalement contraignant, mais le tribunal n’a aucun moyen de faire respecter les décisions qu’elle prend. La Russie avait d’ailleurs été appelée à comparaître à La Haye, dans le cadre de ce dossier, mais a réfuté la compétence de la cour à juger l’affaire, ainsi que le fond du dossier, où l’Ukraine accuse de fausse une des raisons que la Russie utilise pour légitimer l’invasion : le génocide des russophones à Louhansk et à Donetsk.

Un espoir pour la paix?

Ces deux éléments peuvent sembler positifs, mais peut-on espérer à un dénouement de la situation? La question est difficile. Les Ukrainiens veulent sans aucun doute l’arrêt le plus rapide de l’offensive, mais combien sont-ils prêts à donner à la Russie pour y parvenir? Une chose est claire, les intentions de Vladimir Poutine semblent illisibles. L’économie du pays s’effondre, le désaccord de la population russe semble plus fort que jamais, mais cela va-t-il arrêter le dirigeant dans ses ambitions? Depuis le début de l’offensive, tout semble en tout cas incertain.

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