Principaux renseignements
- Les négociants multinationaux en soja au Brésil cherchent à modifier un accord qui interdit l’achat de soja provenant d’exploitations dont les terres ont été déboisées.
- Les amendements proposés permettraient aux agriculteurs de continuer à exporter du soja même s’ils plantent du soja ailleurs sur des terres nouvellement déboisées.
- Les groupes de défense de l’environnement et les signataires gouvernementaux devront se mettre d’accord avant que les changements proposés puissent entrer en vigueur.
Les multinationales du commerce des grains au Brésil veulent modifier un accord qui interdit l’achat de soja provenant de fermes ayant déboisé des terres dans la forêt amazonienne. Cet accord, connu sous le nom de « moratoire sur le soja amazonien », a été adopté au milieu des années 2000 par des entreprises comme ADM, Cargill, Cofco et Bunge. ceci est rapporté par Reuters.
Le moratoire engage ces négociants à cesser d’acheter du soja provenant d’exploitations situées dans la forêt tropicale brésilienne qui ont défriché des terres après 2008. L’accord a été salué par les scientifiques et les défenseurs de l’environnement pour son rôle dans le ralentissement de la déforestation en Amazonie, une région cruciale pour la régulation du climat mondial en raison de sa vaste couverture arborée.
Modifications proposées pour le moratoire
Un groupe de travail composé de représentants de sociétés commerciales, d’organisations environnementales et du gouvernement supervise la mise en œuvre du moratoire. Récemment, lors des réunions de ce groupe, les négociants en soja ont proposé de modifier les règles du moratoire.
Actuellement, l’accord interdit l’achat de soja provenant d’une exploitation entière si celle-ci comprend des zones déboisées depuis 2008. Toutefois, les négociants proposent désormais de faire une distinction entre les différents champs de soja d’une exploitation, ce qui permettrait aux producteurs d’exporter du soja provenant de parties non déboisées, tout en utilisant des terres récemment déboisées sur d’autres parties pour de nouvelles cultures de soja.
Opposition et inquiétudes
Les défenseurs de l’environnement affirment que cette proposition de modification affaiblirait considérablement l’efficacité du moratoire, car elle permettrait aux agriculteurs de contourner les règles et d’utiliser des terres nouvellement déboisées. Abiove, une association représentant ces sociétés commerciales et les principaux acheteurs de soja au Brésil, reconnaît que des discussions sont en cours concernant le moratoire, mais ne confirme pas les détails de la proposition.
Les membres de l’Abiove pourraient voter la semaine prochaine en faveur des changements proposés, mais les groupes de défense de l’environnement et les gouvernements signataires de l’accord devront également donner leur accord.
Impacts sur l’environnement
De nombreuses organisations à but non lucratif ont exprimé leur opposition à la modification proposée. La législation brésilienne autorise les propriétaires terriens de l’Amazonie à déboiser légalement jusqu’à 20 pour cent de leur propriété. Toutefois, une recrudescence de la déforestation au début des années 2000 a incité le secteur privé à agir, craignant un boycott généralisé des exportations de soja.
Le Brésil est le plus grand producteur et exportateur de soja au monde. Les écologistes avertissent que l’affaiblissement du moratoire pourrait conduire à la conversion de vastes zones de l’Amazonie à la culture du soja, ce qui pourrait avoir un impact sur des millions d’hectares déjà déboisés après 2008.
Abiove souligne que les législateurs des États brésiliens préconisent une législation préjudiciable aux signataires du moratoire sur le soja, citant une loi du Mato Grosso qui a supprimé les allégements fiscaux accordés aux entreprises adhérant à l’accord. Abiove maintient son soutien au moratoire sur le soja tout en s’efforçant d’équilibrer les besoins des agriculteurs et des consommateurs, notamment en procédant à des mises à jour pour garantir son efficacité.
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