Le compte rendu de la dernière réunion sur les taux d’intérêt de la Réserve fédérale, appelé « minutes », montre que les taux d’intérêt élevés ne disparaîtront pas de sitôt. « Nous devons poursuivre les politiques restrictives jusqu’à ce que nous parvenions à la stabilité des prix », peut-on lire.
La banque centrale américaine admet dans le procès-verbal, publié dans la nuit de mercredi à jeudi (heure belge), qu’elle a été surprise par la persistance d’une inflation très élevée. EIle a atteint 8,3% en glissement annuel aux États-Unis en août. Par conséquent, il n’y a pas encore eu d’assouplissement de la politique monétaire. Au contraire, la Réserve fédérale indique que les taux d’intérêt élevés vont se maintenir pendant un certain temps encore.
Plus de hausses de taux d’intérêt
La Fed a également réaffirmé que les hausses de taux d’intérêt allaient probablement se poursuivre. « Les personnes présentes ont estimé que le Comité devrait commencer et ensuite maintenir une politique plus restrictive afin de remplir son mandat statutaire de promouvoir un emploi maximum et la stabilité des prix », selon le procès-verbal.
Mais on peut également lire que certains dirigeants de la Fed demandent de la prudence dans les prochaines décisions sur les taux d’intérêt. Ce faisant, ils appellent à tenir compte de l’environnement économique et financier très incertain. « Il est important d’aligner le rythme de la poursuite du resserrement de la politique monétaire sur la limitation du risque d’effets négatifs importants sur les perspectives économiques », indique le procès-verbal. La prochaine réunion de politique générale est prévue pour les 1er et 2 novembre.
L’inflation continue-t-elle d’augmenter ?
Par ailleurs, le Bureau of Labour Statistics (BLS), département américain du travail, publiera ce jeudi les chiffres de l’inflation pour le mois de septembre. Les économistes interrogés par l’agence de presse Bloomberg s’attendent à un taux d’inflation de 8,1% (en glissement annuel). Ils supposent que l’inflation mensuelle sera de 0,1%. La Réserve fédérale est donc encore loin de son objectif d’une inflation moyenne de 2%.
« Nous sommes probablement proches d’un pic d’inflation, mais cela dit, je ne pense pas que nous aurons un retour rapide à des taux d’intérêt plus bas, en partie à cause de l’inflation continue des loyers », a commenté Michael Feroli, économiste en chef chez JPMorgan, auprès de Bloomberg.
Les investisseurs se préparent déjà à une nouvelle hausse brutale des taux d’intérêt. Après un petit rebond en début de semaine dernière, les marchés boursiers américains ont plongé brutalement dans le rouge. Le rapport sur l’emploi du BLS n’a pas non plus fait de cadeau aux marchés boursiers. Il a montré que 263.000 emplois ont été créés en septembre. Ce chiffre est en baisse par rapport à celui d’août (315.000), mais reste supérieur aux prévisions. Les économistes s’attendaient à 255.000 emplois supplémentaires. Pour le début de l’année prochaine, Bank of America s’attend à une baisse de ce chiffre, soit un recul du nombre d’emplois.
Un marché du travail tendu effraie les investisseurs, car il donne à la Fed une raison supplémentaire de poursuivre ses hausses de taux importantes. Cela rend les actifs à revenu fixe, tels que les obligations, plus lucratifs. Conséquence : les investisseurs échangent leurs actions contre ces produits d’investissement. En outre, la dette des entreprises devient plus coûteuse à mesure que les taux d’intérêt augmentent, ce qui exerce une pression sur les marges bénéficiaires.
(CP)