Web Analytics

Des millions de tonnes de métaux et terres rares nécessaires à la transition énergétique : la Norvège découvre un véritable trésor au large de ses côtes

Des millions de tonnes de métaux et terres rares nécessaires à la transition énergétique : la Norvège découvre un véritable trésor au large de ses côtes
Koper/cuivre/copper –Photo by Yin Chao/VCG via Getty Images

La Norvège a fait l’état des lieux de ses fonds marins. Des millions de tonnes de cuivre, lithium et cobalt, entre autres, se trouvent à différents endroits à 3.000 mètres de profondeur. Des matériaux dont le monde a besoin pour la transition énergétique, mais qui risquent d’être difficiles à extraire.

Pourquoi est-ce important ?

L'Europe est largement dépendante de la Chine en ce qui concerne son approvisionnement en matières premières nécessaires pour la transition énergétique, comme les terres rares. Le bloc des 27 veut se défaire de cette dépendance - les pays européens où se trouvent ces ressources pourraient bientôt avoir une carte à jouer.

Dans l’actu : un rapport du Directoire norvégien du pétrole (NPD), faisant partie du ministère de l’Énergie, sur les réserves de métaux qui se trouvent dans les fonds marins au large des côtes du pays.

  • Il y aurait ainsi 38 millions de tonnes de cuivre (près du double de la production mondiale de 2022, à savoir 21 millions de tonnes) et 45 millions de tonnes de zinc dans des sulfures polymétalliques, à 3.000 mètres de profondeur.
    • Il s’agit d’une sorte de conduit de cheminée, créés lorsque du magma sort du manteau terrestre et vient au contact de l’eau. Ils se trouvent sur la dorsale océanique.
    • Ces sulfures contiendraient aussi plus de 2.000 tonnes d’or, 85.000 tonnes d’argent et un million de tonnes de cobalt.
  • Il y aurait également des métaux dans la croûte de manganèse, qui se trouve également à 3.000 mètres de profondeur. Sur une surface totale de plus de 8.000 kilomètres carrés (soit la moitié de la Wallonie), il y aurait, entre autres, 3,1 millions de tonnes de cobalt, 230.000 tonnes de lithium (à titre de comparaison : le monde a produit 550.000 tonnes de lithium en 2022) et 185 millions de tonnes de manganèse (dont Tesla compte faire usage pour ses batteries).
    • Ces croûtes contiennent aussi d’importantes quantités de terres rares, dont 1,7 million de tonnes de cérium.

Matières premières essentielles pour la transition énergétique

L’essentiel : des matières premières qui sont élémentaires pour la transition énergétique, et pour lesquels la demande devrait continuer à fortement augmenter dans les années à venir.

  • « Parmi les métaux trouvés dans les fonds marins de la zone d’étude, le magnésium, le niobium, le cobalt et les minéraux de terres rares figurent sur la liste des minéraux critiques de la Commission européenne. Les minéraux rares et coûteux tels que le néodyme et le dysprosium sont extrêmement importants pour les aimants des éoliennes et les moteurs des véhicules électriques », explique Kjersti Dahle, directrice de la technologie et de l’analyse du NPD.
  • Il y a, de plus, un côté géopolitique à la chose. La Chine produit une grande quantité de métaux et terres rares dont le monde a besoin pour la transition énergétique. L’Europe travaille ainsi sur un texte pour s’affranchir de sa dépendance envers la Chine, notamment via une diversification des approvisionnements.
    • Avec ces réserves gigantesques, la Norvège pourrait tirer son épingle du jeu dans cette course aux approvisionnements. Tout comme la Suède d’ailleurs, qui annonçait aussi avoir découvert des réserves importantes de ces matières premières, il y a deux semaines.

Impact écologique ?

Le détail : mais il reste de nombreuses inconnues quant à l’exploitation de ces matériaux.

  • « Le volume des ressources récupérables dépend de la technologie et de l’économie. Il reste à voir si les zones seront ouvertes, et si la production peut être rentable d’un point de vue financier », s’interroge Dahle. L’exploitation devrait d’abord être approuvée par le Parlement.
  • Or, il pourrait y avoir des blocages au niveau des risques pour l’environnement, surtout car les fonds marins sont encore largement inexplorés et l’impact sur ces écosystèmes supposément fragiles est encore difficile à estimer.
    • « Pour confirmer si les ressources minérales sont récupérables et peuvent être récupérées avec un impact environnemental acceptable, il faudra poursuivre l’étude des fonds marins et le développement technologique des méthodes de récupération » indique même le NPD.
  • L’exploitation n’est donc pas pour demain.
Plus d'articles Premium
Plus