Michel III, avec la N-VA, se rapproche maintenant que le Premier ministre ferme la porte à une réforme constitutionnelle

Non, le MR ne veut rien savoir d’une nouvelle réforme de l’Etat. Par conséquent, aucun article de la Constitution ne sera désigné pour être modifié au cours de la prochaine législature. On dirait une confrontation avec la N-VA qui, hier, souhaitait que tous les articles de la Constitution le soient. Mais en réalité, en fait, cela permet à la coalition suédoise de continuer plus facilement.

Déjeuner à Berlin, avec Angela Merkel. Charles Michel (MR) continue de jouer pleinement son rôle de Premier ministre, au cas où quelqu’un en douterait. Il était donc question du Brexit et, bien sûr, des ambitions européennes des Allemands après la démarche du président français Emmanuel Macron. Ce fut un long entretien, parce que le courant passe entre Michel et Merkel, souligne l’entourage du Premier ministre.

Entre-temps, le Premier ministre berlinois est brièvement descendu au niveau de la politique belge et même du dossier communautaire. Cette question est soudainement de nouveau sur la table, car la législature se termine et que traditionnellement, un certain nombre d’articles de la Constitution doivent être désignés par la Chambre pour modification. Ce n’est qu’ainsi qu’un parlement ultérieur deviendra un « constituant » et que la Chambre, à la majorité des deux tiers, pourra également modifier ces articles.

Sans cette indication maintenant, il sera difficile de mettre en œuvre une réforme de l’État. Parce que la Constitution est généralement modifiée pour cela. Bien que les spécialistes soulignent qu’il s’agit généralement aussi d’adapter les mécanismes de financement : une exigence traditionnelle des francophones, qui manquent d’argent.

Personne ne peut passer outre le MR

Le Premier ministre Michel détient la clé cruciale. Parce qu’un tel amendement nécessite non seulement une majorité à la Chambre, mais aussi l’accord du gouvernement. Si le MR n’en veut pas, et si le Premier ministre n’en veut pas, il peut tout bloquer.

Au sein de la coalition suédoise, il a été convenu qu’une telle indication des articles de la Constitution ne serait pas un problème pour la majorité si chacun devait faire un choix loyal. « Ce n’est pas ce qui s’est passé, la N-VA s’est retirée. Il n’y a donc aucune raison pour que le MR intervienne dans une telle histoire », disent les libéraux francophones.

A Berlin, Michel a complètement fermé la porte. Il « L’appel de la N-VA ne lui dit rien ». Le chef du groupe, Peter De Roover, a demandé à l’Assemblée de déclarer tous les articles de la Constitution susceptibles de révision. Donc rien n’en sort.

C’est exactement ce que le CD&V visait : une réforme de l’Etat ne sera possible qu’en 2024. Les chrétiens-démocrates ont adressé tout un message. Les discussions doivent d’abord avoir lieu au Sénat et la réforme de l’État doit être « préparée ». Mais ce message a aussi été envoyé parce que le CD&V est bien conscient que le MR détient la clé et garde la porte verrouillée.

Trois groupes avec Michel

Avec ce geste, Michel rapproche d’une manière étrange la poursuite de sa coalition. Parce qu’avec ce petit jeu, il rend la discussion après les élections beaucoup plus claire et simple : la N-VA peut exiger ce qu’elle veut, mais une réforme de l’Etat, sans parler d’un pas radical vers le confédéralisme, deviennent alors techniquement très difficile, voire impossibles.

Et c’est exactement ce que Michel veut. Il a pu gouverner avec la N-VA en 2014, à la stricte condition que les questions communautaires soient complètement gelées et que cinq années de « paix totale » puissent être réalisées dans le domaine des réformes étatiques et des querelles communautaires. L’équipe se concentrerait sur les aspects socio-économiques et sur la « mise en ordre du pays ». Cette tâche n’est pas terminée : le budget n’est pas équilibré et de nombreuses réformes n’ont pas abouti.

Mais le Premier ministre et son parti ne sont pas opposés à une nouvelle aventure avec la N-VA. Les liens entre le Premier ministre et son ancien vice-premier ministre Jan Jambon (N-VA) sont restés intacts. Et la MR ne semble tout simplement pas être tenté par un scénario alternatif, dans lequel il faudrait embarquer le PS dans une grande construction. Les chances d’un nouveau mandat de Premier ministre seraient alors considérablement réduites pour Michel.

Ne pas bouger d’un millimètre maintenant rendra la N-VA « plus facile » pour avaler à nouveau un gel communautaire. Ils ne peuvent tout simplement rien faire d’autre : techniquement, ce ne sera pas possible lors de la prochaine législature. Si la N-VA remet alors ses revendications communautaires en suspens, Michel III pourrait prendre un départ parfait, avec la N-VA.

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