Meta annonce avoir déjoué « la plus grande opération d’influence secrète en ligne connue au monde »

Dans un rapport publié mardi, Meta annonce avoir mis fin aux agissements d’un réseau qui inondait les réseaux sociaux de désinformation, à des fins politiques. Jamais une si grosse opération n’avait été menée, estime la Big Tech.

Dans l’actu : l’opération « Spamouflage » déjouée.

  • Meta a indiqué avoir désactivé des milliers de comptes (principalement sur Facebook) qui diffusaient des fake news depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, de manière coordonnée.
  • Baptisé « Spamouflage », ce réseau louait la Chine et dénigrait ses adversaires, les États-Unis en tête.

Les chiffres : ils n’avaient jamais été aussi importants.

  • Selon Meta, le réseau était actif depuis au moins quatre ans. Entre-temps, 7.704 comptes et près d’un millier de pages Facebook ont été identifiés comme en faisant partie et supprimés dans la foulée.
  • Le réseau était actif sur une cinquantaine d’autres plateformes, certaines appartenant également à Meta (comme Instagram), d’autre pas (YouTube, X, TikTok, Reddit…).
  • Plus d’un demi-million d’utilisateurs authentiques suivaient au moins une des pages Facebook du réseau Spamouflage, estime Meta.
  • Au moins 3.500 dollars ont été dépensés en publicités sur Facebook afin de promouvoir les contenus diffusés par le réseau.
  • Selon le rapport, il s’agissait de « la plus grande opération d’influence secrète multiplateforme connue au monde ».

Des résultats pas au niveau des moyens déployés

Les détails : quel type de contenu ?

  • Meta explique que le réseau était basé en Chine. Un grand nombre de comptes semblaient fonctionner à partir d’un emplacement partagé, comme un bureau.
    • Les opérateurs étaient actifs en milieu de matinée, en début d’après-midi et en soirée (heure de Pékin), avec des pauses pour le déjeuner, le dîner et le souper, lit-on dans le rapport.
  • Le contenu publié via le réseau Spamouflage ciblait des utilisateurs issus « de nombreuses régions du monde, notamment Taiwan, les États-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni, le Japon et le public mondial de langue chinoise », indique Meta.
  • Globalement, les fake news diffusées tentaient de redorer le blason de la Chine, notamment sur le sujet du Xinjiang et de la communauté des Ouïghours. Leur autre objectif était de discréditer les principaux adversaires du pays, dont les USA, en leur faisant notamment porter le chapeau pour l’origine de la pandémie de coronavirus.

Les conclusions : un réseau immense mais finalement peu efficace.

  • Même si le nombre de comptes impliqués, de plateformes utilisées et de publications spammées est le plus grand jamais découvert à ce jour, l’influence du réseau Spamouflage s’est avérée peu efficace, estime Meta.
  • Les opérateurs donnaient l’impression de privilégier la quantité à la qualité : les publications étaient tellement bourrées de fautes d’orthographe et d’incohérences qu’elles n’ont, a priori, pas pu réellement influencer le nombre d’utilisateurs authentiques voulu.
  • Ben Nimmo, responsable mondial des renseignements sur les menaces chez Meta, a même fini par se demander si les opérateurs du réseau ne cherchaient en fait pas avant tout à séduire ceux qui les payaient plutôt qu’à réellement servir les intérêts de Pékin.
    • « Qui est la cible ultime : le public ou ceux qui paient les factures des opérateurs ? », s’est-il demandé, cité par le Wall Street Journal.
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