Les difficultés qui ont contraint les géants de la tech à sabrer dans leurs équipes les poussent aujourd’hui à revoir leurs priorités en matière de coûts et de dépenses, quitte à revenir à un fonctionnement dépassé.
48.000 employés licenciés chez Amazon et Meta : les préoccupations des géants de la tech font un bond dans le passé
Pourquoi est-ce important ?
Pendant des années, les Big Tech ont prospéré, même durant la pandémie de coronavirus, embauchant à tour de bras. Malheureusement pour elles, le retour à la vie normale ne s'est pas passé comme prévu et elles ont été contraintes d'avouer qu'elles avaient mal calculé leur coup. Et pour ne rien arranger, l'inflation et les hausses des taux d'intérêt en ont remis une couche, les poussant à revoir leurs dépenses à la baisse.L’actualité : au total, Amazon et Meta se seront séparés de 48.000 employés en moins de 6 mois.
Le détail : L’annonce de nouveaux licenciements – 10.000 pour Meta et 9.000 pour Amazon – indique que les préoccupations de deux entreprises ont changé. Désormais, il n’est plus seulement question de virer du personnel pour faire des économies, mais de mesurer l’utilité de certains employés.
« La principale dépense de toutes ces entreprises est principalement le personnel. Si vous voulez faire des bénéfices, la seule chose que vous puissiez faire est de réduire les effectifs »
Keith Rabois, le capital-risqueur du Founders Fund et ancien cadre de PayPal.
- Elles sont en train de revenir à un management basé sur le revenu des employés, à savoir ce que rapporte un travailleur individuel à l’entreprise.
- Une notion qui était particulièrement populaire à la fin des années 2000, mais qui est passée en désuétude lorsque la croissance des entreprises technologiques a explosé. Elles ne s’inquiétaient presque plus des dépenses et embauchaient sans compter. Quitte à compter des postes inutiles dans son personnel.
« Vous entendrez à nouveau parler de revenus par employé, dans le domaine de la technologie, personne ne s’intéressait à ces paramètres, du moins dans le monde privé, le monde du capital-risque, depuis au moins cinq ans »
De nouveaux licenciements ne sont pas exclus
Les employés qui ont survécu aux 2 vagues de licenciements peuvent avoir l’impression que le pire est passé, mais en réalité, ils ne sont pas tirés d’affaire. Ils vont en effet devoir se battre pour prouver leur valeur.
- Le personnel des géants de la tech est encore trop important, et ce, même après la première vague de licenciements de masse.
- Elles seraient en effet encore 20 % trop grande, selon les stratèges de Bank of America, principalement en raison de leur vanité.
Vers une réelle meilleure efficacité ?
Amazon et Meta ont partiellement justifié leur décision en indiquant qu’ils cherchaient à rationaliser leurs coûts et à être plus efficaces. Mark Zuckerberg a été jusqu’à assurer que les employés sauvés des licenciements seront « plus productifs, et leur travail sera plus amusant et plus satisfaisant ».
Pourtant, selon plusieurs experts, ces milliers de personnes mises à la porte ne font qu’instaurer et nourrir une atmosphère tendue dans les entreprises, car en plus de voir leurs collègues partir, les employés qui restent paniquent à l’idée d’être les prochains, mais aussi de devoir s’adapter à des effectifs réduits.
Étant plus nerveux, c’est leur productivité qui s’affaiblit finalement.
