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Même la Russie ne peut plus le nier : 5 statistiques qui montrent que l’économie russe s’effondre vraiment

Même la Russie ne peut plus le nier : 5 statistiques qui montrent que l’économie russe s’effondre vraiment
Russische president Vladimir Poetin – (VLADIMIR ASTAPKOVICH/Sputnik/AFP via Getty Images)

On a tout lu sur l’état de l’économie russe depuis la décision de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine. La réalité est que l’économie russe a plutôt bien résisté aux sanctions occidentales durant l’année 2022. Mais certains avaient prédit que l’effondrement serait une question de temps. On est en train d’y assister, en 2023.

Pourquoi est-ce important ?

Beaucoup se sont étonnés de la résistance de l'économie russe aux sanctions occidentales. Cela s'explique beaucoup par la capacité de Moscou d'avoir su trouver de nouveaux clients, principalement en Inde et en Chine, pour acheminer son gaz et son pétrole, mais aussi par la perméabilité des sanctions. La réalité d'aujourd'hui est tout autre : l'économie russe s'étiole de plus en plus, les chiffres le montrent.

1. Le rouble s’effondre

Après un effondrement durable de plusieurs mois suite à l’invasion russe, le rouble s’est considérablement relevé l’année dernière, bâtant même largement sa valeur d’avant-invasion. C’était le fruit d’une politique de la banque centrale russe ajustée, qui a su corriger le tir. Le 24 juin 2022, le rouble atteignait son plus haut point en 5 ans par rapport au dollar, à 0,185 rouble pour 1 dollar.

Mais depuis, la monnaie russe est en chute libre. Et les évènements du mois de juin 2023, lors de la mutinerie de Wagner, ont précipité une nouvelle dégringolade. Le rouble a perdu 35% de sa valeur depuis le début de l’année. Et personne ne sait jusqu’où la monnaie pourrait plonger.

2. La balance commerciale à peine positive

Du mois d’avril au mois de juin, au 2e trimestre 2023, la Russie a affiché un excédent commercial de 5,4 milliards d’euros. Ce n’est pas beaucoup pour un pays de matières premières comme l’est la Russie. C’est même une chute de 93% par rapport à la même période l’année dernière, quand Moscou affichait un excédent de 76,3 milliards de dollars, selon la banque centrale russe.

L’explication est on ne peut plus simple, et c’est la plus haute institution financière de Russie qui le dit : « La baisse de l’excédent de la balance du commerce extérieur de janvier à juin 2023 par rapport à la période comparable de 2022 a été causée par une diminution des volumes physiques des livraisons à l’exportation et par la détérioration de la situation des prix des produits d’exportation russes de base, les produits énergétiques ayant apporté la contribution la plus importante à la baisse de la valeur des exportations », a déclaré la Banque de Russie dans un communiqué.

Autrement dit, la baisse des prix de l’énergie a considérablement affecté le trésor de guerre de Poutine.

3. L’effondrement des recettes énergétiques

Le ministère russe des Finances a déclaré en juin une baisse de 36% des recettes provenant des taxes sur le gaz et le pétrole par rapport à l’année dernière. Les bénéfices liés au pétrole et au gaz ont eux diminué de 31%.

Les hydrocarbures russes se sont tournés largement vers l’Inde et la Chine, mais à des prix beaucoup plus bas. L’UE, qui représentait 40% des exportations de gaz naturel vers la Russie, ne représente maintenant presque rien, comme le montrent ces données du Yale Chief Executive Leadership Institute, partagées par Business Insider.

La livraison de pétrole russe par destination en millions de barils – en gris, l’Europe et le Royaume-Uni, en bleu clair et orange, la Chine et l’Inde. Credit : Yale Chief Executive Leadership Institute

4. Le trou laissé par l’émigration

Des millions de Russes ont émigré depuis le début de la guerre en Ukraine, selon les données de l’université de Yale. 400.000 citoyens russes ont fui vers le seul Ouzbékistan. C’est un sérieux problème quand on compte à peine 1,58 naissance par femme, ce qui est bien en dessous le taux de renouvèlement de la population (2,1 enfants par femme).

Si on compte en plus les 200.000 soldats de départ mobilisés au front, les mobilisations successives, et, selon les chiffres d’une toute nouvelle étude, les 47.000 soldats morts au combat, on est très proche d’une crise démographique sévère en Russie. Un pays qui n’avait déjà pas été épargné par la crise Covid et ses 360.000 morts, selon les chiffres officiels. Le Financial Times estimait toutefois en avril dernier qu’un million de décès surnuméraires étaient des chiffres plus crédibles depuis le début de la crise sanitaire.

Une crise démographique à laquelle il faut ajouter une fuite des cerveaux et des capitaux vers l’Arménie, le Kirghizstan ou encore la Géorgie. Ces derniers sont impossibles à quantifier. Mais « des mesures indirectes, telles que l’explosion des dépôts de non-résidents sur les comptes bancaires des Émirats arabes unis, suggèrent que les Russes qui ont les moyens retirent leur capital productif de Russie à un rythme spectaculaire », a déclaré Jeffrey Sonnenfeld, chercheur à l’université de Yale, cité par Insider.

5. Le cas concret : la chute des ventes de voitures

Avant l’invasion, la Russie vendait chaque mois 100.000 voitures. Désormais, elle en vend 25.000 par mois, toujours selon les chiffres de l’université de Yale. Une chute de 75%, donc. La raison ? Le manque d’appétit des consommateurs, mais aussi un problème d’offre : l’industrie ne trouve plus les pièces (occidentales) nécessaires.

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