McDonald’s serait-il le messager de la paix dans le monde?

Le blogueur Walter Russel Mead a écrit qu’une théorie des relations internationales très célèbre était en train de s’effondrer. Cette théorie, c’est celle de l’éditorialiste du New York Times, Thomas Friedman, appelée « la Théorie des Arches Dorées de la Prévention des Conflits », selon laquelle deux pays dans lesquels la chaîne de restaurants McDonald’s s’est implantée ne peuvent entrer en guerre l’un contre l’autre. Dès qu’un pays a une classe moyenne assez vaste pour soutenir les franchises de vente de hamburgers, la guerre est reléguée dans le passé.

Or, on a déjà enregistré quelques contre-exemples qui pourraient invalider la théorie : par exemple, le bombardement de la Serbie par l’Otan. Mais suite à cette objection, Friedman avait répliqué que la guerre s’était rapidement terminée, en partie parce que les Serbes ne voulaient pas perdre leur place dans le système mondial « symbolisé par McDonald’s ».

Cependant, comme le souligne Wikipedia, en 1998, deux pays familiers des BigMac étaient déjà entrés en guerre, l’Inde et le Pakistan, au sujet de la frontière du Cachemire. Et depuis le conflit avec la Serbie, deux guerres dont les pays belligérants accueillent l’iconique chaîne de fastfood ont pris place : en 2006, le conflit entre Israël et le Liban, et en 2008, le conflit entre la Géorgie et la Russie, motivé par l’Ossétie du Sud.

Pour Walter Mead, la théorie ne tient pas, parce que les nations deviennent souvent plus militaristes, lorsque leur classe moyenne se développe. Mais sur le site Foreign Policy, Daniel Drezner propose une alternative : on peut tout de même accepter la théorie de Friedman, parce qu’elle souvent vraie, et qu’elle a le mérite d’être pédagogique. Mais il faut la reformuler ainsi : deux pays qui ont chacun un McDonald’s ont significativement moins de chances d’entrer en guerre l’un contre l’autre.

Dans le fond, ces débats ne sont pas très importants. Car en définitive, McDonald’s n’est qu’une variable qui intervient dans le phénomène, mais il n’est jamais la cause de la paix résultante.

 

 

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