Mark Zuckerberg: ‘J’ai confiance en la démocratie’

Le patron de Facebook a accordé une interview exclusive à Axios sur HBO. Il répond aux critiques qui accusent le réseau social d’être un nid à fascistes ou à conservateurs. Il en a aussi profité pour tacler Apple pour les règles abusives de son App Store, en restant toutefois prudent.

Les interviews de Mark Zuckerberg sont plutôt rares, au contraire de ses passages devant les législateurs. Le milliardaire marche sur des œufs, adoptant toujours la même tactique: tenter d’éviter de se faire piéger en donnant des réponses évasives.

Mais quelques points intéressants, notamment sur les discours politiques qui fleurissent sur Facebook, et qui mènent parfois à des dérives comme les discours de haine. Sont-ils dominés par les conservateurs et l’extrême-droite ?

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  • ‘Il est vrai que le contenu partisan compte souvent plus de personnes, car ils s’engagent, ils commentent et ils le likent’.
  • Cela nourrit l’algorithme de Facebook qui aime ça, et met donc ces contenus en avant dans le fil d’actualité, entend-on souvent de la part de ses détracteurs : ‘Il y a mème qui dit que notre algorithme essaie de trouver des choses qui vont mettre les gens en colère, et que c’est ce que nous voulons montrer aux gens… Ce n’est pas vraiment ainsi que nos systèmes fonctionnent’, rétorque Zuckerberg.
  • ‘Je pense qu’il est important de différencier cela (la haine sur les réseaux sociaux) de, en gros, ce que les gens voient, lisent et apprennent sur notre réseau social’.
  • Mais le patron de Facebook reconnaît ‘que la limite est parfois mince’ entre un contenu qui suscite beaucoup de réactions et un contenu qui cause du tort.
  • À l’aune de l’Histoire, Facebook sera-t-il perçu comme un accélérateur de destruction sociale entre individus? ‘J’ai plus de confiance en la démocratie que ça. Et j’espère que cette confiance n’est pas malvenue (…). Ce que nous faisons, et je pense que beaucoup de ce que fait Internet dans son ensemble, donne aux individus plus de pouvoir.’

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  • Dans tous les cas, Zuckerberg ne compte pas lutter contre les anti-vax comme il a pu le faire contre les fake news liées au Covid-19: ‘Si quelqu’un signale un cas où un vaccin a causé un préjudice ou qu’il s’en inquiète, vous savez, c’est difficile pour moi de dire que vous ne devriez pas être autorisé à vous exprimer là-dessus.’

Plus loin dans l’interview, Zuckerberg a réagi à la guerre que mène Fortnite contre l’Apple Store. Le premier accuse le second de position dominante abusive avec sa taxe de 30% sur toutes les applications téléchargées dans son magasin en ligne. Le second a décidé d’attaquer le premier pour rupture de contrat.

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  • Zuckerberg pense qu’Apple a ‘un contrôle unilatéral de ce qui arrive sur les téléphones, en termes d’applications’. En sachant qu’il y a des milliards d’appareils Apple dans le monde, le patron de Facebook estime ‘que les gens devraient ce contrôle de l’App Store et de savoir si cela permet une dynamique compétitive.’
  • Le milliardaire se garde toutefois de dire que le gouvernement américain devrait enquêter à ce sujet: ‘Je pense que je ne suis pas nécessairement la bonne personne pour répondre à cela.’ En effet, Zuckerberg, comme le CEO d’Apple Tim Cook, sortent à peine d’une audition devant la commission antitrust du Congrès. Facebook est notamment accusé d’avoir englouti ses concurrents et leurs services.

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