L’UE veut punir les touristes et les associations qui portent secours aux réfugiés

L’Union européenne envisage de faire passer une loi pour empêcher les associations, les bénévoles ou les vacanciers de venir en aide aux réfugiés sur le point d’accoster sur les îles grecques, rapporte le Times. L’organisation caritative Statewatch a eu communication de rapports confidentiels des autorités européennes qui montrent que l’UE envisage de poursuivre en justice toute personne qui aiderait les migrants, au même titre que les trafiquants. Jusqu’à présent, une clause de la législation européenne permettait aux associations caritatives ou aux bénévoles qui portaient secours aux migrants d’échapper à l’accusation de trafic humain, et c’est cette exemption qui est susceptible d’être supprimée. Les personnes qui voudraient secourir les migrants ne pourront plus le faire spontanément, mais elles devront d’abord s’inscrire auprès de la police locale, si elles veulent éviter l’accusation de trafic d’êtres humains. “Ceci ne prend pas en compte le rôle crucial joué par les habitants des îles grecques et des volontaires qui portent secours et prennent soin des migrants qui traversent la Méditerranée dans des embarcations de fortune”, déplore le Directeur de Statewatch, Tony Bunyan.

Un projet non légal

En outre, la Commission européenne a indiqué qu’un projet porté par le gouvernement hollandais pour retourner vers la Turquie  tous les migrants qui accostent en Grèce en provenance de ce pays ne pouvait être légal, car il ne donnait pas la possibilité aux migrants de solliciter le statut de réfugié. En effet, les Pays-Bas, qui viennent de prendre la présidence tournante de l’Union européenne au début de cette année, proposent de renvoyer par bateau en Turquie tous les migrants qui accostent en Grèce.En retour, les pays membres accepteraient 150.000 à 200.000 réfugiés provenant de Turquie, qui seraient ensuite répartis entre les différents Etats qui participeraient à ce projet. Ces derniers pourraient être l’Allemagne, l’Autriche et la Suède, des pays avec lesquels le Premier ministre néerlandais Mark Rutte aurait étudié la faisabilité de ce plan depuis le mois de décembre. Mais la France, l’Espagne et le Portugal, pourraient aussi être associés, dans le scénario le plus minimaliste.

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