L’UE veut désormais sévir contre Pékin après l’adoption de la loi sur la sécurité à Hong Kong

Réunis (virtuellement) par vidéoconférence, les ministres des affaires étrangères de l’UE ont cherché à durcir leur stratégie vis-à-vis de la Chine après l’adoption d’une loi sur la sécurité nationale menaçant l’autonomie de Hong Kong.

Il s’agissait de leur première discussion avant les deux éventuels sommets UE-Chine de cette année, l’un prévu fin juin et l’autre en septembre. Cette vidéoconférence s’imposait pour les ministres des affaires étrangères des Etats membres après l’approbation par le Congrès national du peuple chinois d’une nouvelle loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Celle-ci interdit notamment les actes visant la chute du gouvernement central et l’ingérence étrangère dans l’ancienne colonie britannique.

Les réactions internationales condamnant l’adoption de cette loi ne se sont pas faites attendre. Du côté des Etats-Unis, Donald Trump a déjà déclaré qu’il tiendrait aujourd’hui une conférence de presse sur les problèmes de Hong Kong. Une annonce qui a sévèrement inquiété les marchés européens, qui entamaient la séance de vendredi en nette baisse.

Avec les Américains, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont qualifié cette nouvelle loi de musellement déguisé de l’opposition hongkongaise, qui met également en danger les libertés dans l’ex-colonie britannique. Le Canada et l’Australie ont eux accusé Pékin d’enfreindre ses obligations vis-à-vis de la ville-Etat et de ses 7 millions d’habitants. Ils ont fait par de leur ‘profonde inquiétude’ pour cette loi qui ‘limiterait les libertés de la population et éroderait de manière dramatique l’autonomie et le système qui l’ont rendu si prospère’. 

L’Union européenne n’est pas restée sur le carreau. Le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a également fait part de sa ‘profonde inquiétude’ quant à la ‘stratégie chinoise plus robuste’ lors du Conseil de sécurité des Nations unies. Il a appelé Pékin à reconsidérer sa position, un appel qui restera sans aucun doute inentendu.

L’UE se demande désormais comment répliquer contre la diplomatie de plus en plus affirmée de Pékin, et la réponse pourrait bien être commerciale.

Relations commerciales

L’approche s’avère tendue pour l’UE. Si l’Europe espère trouver une position plus modérée que la rivalité américano-chinoise tout en renforçant sa position, de nombreux pays de l’Union sont encore dépendants (ou du moins satisfaits) de leurs relations commerciales avec la Chine. Une fois n’est pas coutume, le bloc est donc divisé au niveau interne sur la question.

La Commission européenne débattra d’une stratégie le mois prochain, lorsqu’elle devra présenter des lignes directrices sur les moyens pour les gouvernements de l’UE de limiter potentiellement l’accès de la Chine aux marchés publics en Europe. Un accès considéré comme un moyen de pression sur Pékin. Voilà donc presque le début d’une réponse: mettre un terme à l’accès incontrôlé des entreprises chinoises sur le continent.

L’Union est en outre frustrée du ‘manque de progrès’ dans ses négociations avec Pékin, bien que ce blocage soit en partie dû à la pandémie de coronavirus qui limite la diplomatie entre les deux puissances.

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