Principaux renseignements
- L’Union européenne envisage de saisir la « flotte fantôme » de la Russie, des navires obsolètes utilisés pour contourner les sanctions et transporter le pétrole russe vers des clients sans que les autorités occidentales ne le détectent ou n’interviennent.
- La saisie de la flotte pourrait paralyser le flux de revenus de la Russie provenant des ventes de pétrole à prix réduit et perturber ses finances, mais elle pose des obstacles importants en raison de la complexité du droit international et des risques potentiels d’escalade.
L’utilisation par la Russie d’une flotte de navires vétustes et mal entretenus pour le transport du pétrole suscite une inquiétude croissante. Cette stratégie permet de contourner les sanctions internationales et d’acheminer le pétrole russe vers les acheteurs sans que les autorités occidentales ne s’en aperçoivent ou n’interviennent.
Cette « flotte fantôme » suscite des inquiétudes en matière de sécurité maritime et d’environnement, ce qui incite les pays européens à intensifier les inspections et à appliquer des réglementations plus strictes aux navires soupçonnés d’être impliqués dans ce réseau.
Où la Russie achète-t-elle ces navires ?
L’expansion de la flotte clandestine a été alimentée par la vente de vieux navires à la Russie par des armateurs européens et américains. Toutefois, les nouvelles réglementations visent à empêcher de nouvelles ventes qui pourraient être utilisées pour échapper aux sanctions.
Saisie et conséquences
Des rapports récents suggèrent que certains pays de l’UE envisagent de saisir la « flotte fantôme » de la Russie opérant en mer Baltique. Ce plan repose sur l’invocation des lois internationales relatives à la piraterie et à l’environnement, éventuellement légitimées par une législation nationale nouvellement adoptée. L’objectif de cette mesure drastique est de paralyser les revenus de la Russie provenant des ventes de pétrole à prix réduit sur les marchés asiatiques.
Environ 40 pour cent de la flotte fantôme opère en mer Baltique, soit quelque 350 navires dont les activités génèrent des revenus équivalant à environ un tiers du budget annuel de la défense de la Russie. L’interruption de leurs opérations pourrait avoir un impact significatif sur les finances du Kremlin. Toutefois, plusieurs défis inhérents à ce plan constituent des obstacles importants.
Complexités et voies diplomatiques
Cependant, plusieurs défis inhérents à ce plan présentent des obstacles importants. Le droit international et la propriété de certains navires par des pays tiers compliquent les choses, ce qui peut entraîner des répercussions politiques et juridiques considérables pour tout pays procédant à une saisie. La récente saisie par la Finlande d’un navire soupçonné d’avoir participé à la coupure d’un câble sous-marin met en lumière ces difficultés.
Les attaques sont considérées comme des attaques sur le territoire russe
En outre, la Russie a prévenu que toute attaque contre ses transporteurs, même ceux battant pavillon étranger, pourrait être considérée comme une attaque contre son territoire. Cela augmente le risque d’escalade si la Russie envoie des convois navals pour escorter sa « flotte fantôme ». Bien que le président américain ne soit pas prêt à invoquer les garanties de l’article 5 pour soutenir les alliés qui s’emparent de ces navires, cela pourrait changer si les négociations avec la Russie échouent et qu’une approche plus conflictuelle est adoptée.
Conclusion et spéculation
En fin de compte, la possibilité de saisir la « flotte fantôme » russe reste incertaine. Les discussions diplomatiques secrètes entre la Russie et les États-Unis sur l’Ukraine pourraient rendre cette stratégie inutile. La prudence inhérente à l’UE et le risque d’escalade pourraient également décourager toute action significative. Le principal moteur de cette considération peut provenir du désir de certains pays de l’UE, en particulier ceux de la région balte, connus pour leur position dure et conflictuelle et qui continuent à s’opposer à la Russie.
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