L’OMS plaide pour éviter à tout prix les confinements : ‘Cela ne rend que les pauvres plus pauvres’

Alors qu’elle n’a pas toujours été très claire sur cette question, l’OMS demande maintenant aux dirigeants d’éviter le confinement généralisé comme méthode principale de lutte contre le coronavirus.

C’est un appel du Docteur David Nabarro de l’OMS. Pour lui, la seule chose obtenue suite à un confinement est une plus grande pauvreté: ‘Les lockdowns n’ont qu’une seule conséquence que vous ne devez jamais sous-estimer, et qui est de rendre les pauvres plus pauvres.’

Il poursuit sa plaidoirie adressée aux dirigeants du monde entier : ‘Nous, à l’Organisation mondiale de la santé, ne préconisons pas les confinements comme principal moyen de contrôle du virus’, a-t-il déclaré au Spectator.

Il prévoit néanmoins une possibilité, en cas d’extrême nécessité: ‘La seule fois où nous pensons qu’un confinement est justifié, c’est pour vous donner du temps, pour vous réorganiser, vous regrouper, rééquilibrer vos ressources, protéger votre personnel de santé qui est épuisé, mais de manière générale, nous préférons l’éviter.’

Le Docteur va même un peu plus loin, en illustrant ses propos par la situation du secteur touristique: ‘Il suffit de regarder ce qui est arrivé à l’industrie du tourisme dans les Caraïbes, par exemple, ou dans le Pacifique, parce que les gens ne prennent plus leurs vacances.’

Le confinement touche d’abord les plus fragiles, c’est vrai à l’échelle d’un pays, mais aussi de la planète: ‘Il semble que nous pourrions bien avoir un doublement de la pauvreté dans le monde d’ici l’année prochaine. Et un doublement de la malnutrition infantile.’

En sus, la quarantaine a un effet néfaste sur la santé physique et mentale. Une pétition a d’ailleurs été lancée par plusieurs scientifiques des universités d’Oxford, d’Harvard et de Stanford. Ils plaident pour des mesures ciblées plutôt que des confinements généralisés aux ‘effets dévastateurs et irréparables sur la santé’. Une pétition soutenue par le Docteur Nabarro.

En Belgique, la menace d’un nouveau confinement

S’ils ne le préconisent pas, des experts en Belgique brandissent la menace d’un confinement. La situation sanitaire de notre pays et son évolution sont encore une fois très problématiques. La Belgique trône en tête du plus grand nombre de cas par 100.000 habitants juste derrière l’Espagne.

Pour le professeur en biostatistique Geert Molenberghs, qui conseille les membres du Celeval, de nouvelles mesures sont en effet indispensables, sans quoi un nouveau confinement sera inévitable.

‘Nous sommes vraiment dans la dernière phase avant un lockdown. Heureusement, nous pouvons encore l’éviter, mais il faut alors prendre de nouvelles mesures’, a-t-il déclaré sur VTM dimanche. Par exemple, rendre le télétravail obligatoire, fermer les cantines et cafés, etc.

Le nouveau ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (sp.a), a pour sa part déclaré qu’il ne pouvait pas garantir qu’un nouveau confinement n’aurait pas lieu prochainement.

‘La seule chose que je peux garantir, c’est que si nous nous attaquons tous ensemble au problème, nous avons les meilleures chances de réaliser ce que nous souhaitons réaliser: maintenir les écoles ouvertes, faire fonctionner les entreprises et faire en sorte que les hôpitaux ne soient pas débordés.’

‘Ce sera un automne difficile’, a-t-il également prévenu. ‘Les jours deviennent plus courts, plus sombres et plus froids. C’est difficile pour tout le monde. Nous devons maintenant respecter strictement ce qui a été convenu. Plus nous sommes stricts envers nous-mêmes, moins les prochaines étapes seront drastiques.’

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