Bien que l’Union européenne tente de s’éloigner du gaz russe, elle importe toujours une quantité importante de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de ce pays.
La soif européenne de GNL russe est toujours insatiable

Pourquoi est-ce important ?
Les puissances européennes veulent devenir indépendantes du pétrole et du gaz naturel russes. Cela devrait toucher le dictateur russe Vladimir Poutine là où ça fait mal : son portefeuille. Après tout, l'Europe importait plus de la moitié de son gaz naturel de Russie avant la guerre.L’essentiel : alors que l’Europe importe de moins en moins de gaz naturel de Russie, la quantité transportée par voie maritime reste pratiquement inchangée.
- Selon les données compilées par le groupe de réflexion Bruegel, basé à Bruxelles, il est déjà clair que le transit de gaz naturel par gazoduc a fortement diminué.
- Depuis l’automne 2022, l’important gazoduc Nord Stream 1 est complètement fermé. Quelque 1,2 milliard de mètres cubes de gaz étaient transportés via Nord Stream 1 chaque semaine.
- Le gazoduc de Yamal, qui acheminait le gaz vers l’Europe via la Pologne, est également à l’arrêt complet depuis un certain temps. En effet, le Kremlin a imposé des sanctions à l’opérateur polonais de l’oléoduc. Jusqu’à 700 millions de mètres cubes par semaine pouvaient être acheminés vers l’Europe via Yamal.
- Le gaz naturel continue également à circuler vers l’ouest via les pipelines ukrainiens. Bien que le volume ait considérablement diminué l’année dernière, quelque 275 millions de mètres cubes trouvent encore le chemin de l’Europe.
- Enfin, il y a le pipeline turc Turkstream. Entre 200 et 300 millions de mètres cubes sont transportés vers l’Europe chaque jour. Il est intéressant de noter que Poutine souhaite depuis longtemps faire de la Turquie une plaque tournante du gaz. La capacité de Turkstream pourrait même être doublée dans un avenir proche.
Importations par voie maritime
A noter : les exportations par voie maritime ont en fait augmenté l’année dernière par rapport à 2021.
- D’après les données de Bruegel, il ressort que quelque 1,6 milliard de mètres cubes de gaz naturel sont encore liquéfiés chaque mois depuis la Russie et parviennent aux ports européens par bateau. Ce qui est particulièrement remarquable, c’est que le volume a augmenté de manière significative après le début de la guerre.
- Selon la société de données Refinitiv, la Russie aurait exporté quelque 20 % de GNL de plus vers l’Europe en 2022 que l’année précédente. Plus de la moitié des exportations de GNL du pays ont abouti dans des ports européens.
- Pour l’instant, il n’est pas prévu d’instaurer un embargo sur le produit de base. L’Europe continuera donc à dépenser des milliards d’euros pour le gaz naturel russe en 2023.
Mais : Si l’afflux par les ports ne s’est pas immédiatement arrêté, les importations totales de gaz naturel russe ont très fortement chuté.
- L’Europe s’est diversifiée en obtenant davantage de gaz naturel des États-Unis, du Moyen-Orient et de l’Afrique. Selon les données de l’Union européenne, seul un huitième du gaz actuellement importé provient encore de Russie.
- Ce qui est particulièrement frappant, c’est que l’UE a réussi à trouver d’autres fournisseurs aussi rapidement. Cela a permis d’éviter une crise.
(JM)