L’Iran menace d’augmenter ses capacités nucléaires à des fins militaires si les sanctions ne sont pas levées

Le parlement iranien a voté mercredi une loi qui suspend les autorisations pour les visites d’inspection de l’ONU. Le vote relance également le programme d’enrichissement d’uranium bien au-delà de l’accord sur le nucléaire. Le pays laisse deux mois aux autorités internationales pour lever les sanctions avant que la loi soit appliquée.

Excédé par les sanctions américaines et suite au meurtre du principal scientifique nucléaire iranien, le parlement de la république islamique a décidé de voter une loi extrême. D’une part, l’ONU ne pourra plus venir vérifier que les installations nucléaires sont conformes à l’accord. D’autre part, l’enrichissement d’uranium va être boosté pour atteindre les 20%, soit bien loin des 3,67% autorisés.

Cette loi montre clairement l’état d’esprit des parlementaires iraniens en ce moment: soit les sanctions américaines sont levées, soit ils reprennent leur programme nucléaire. Ils laissent donc deux mois pour que les autorités internationales agissent.

En 2018, le président américain Donald Trump a en effet décidé de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien que son prédécesseur, Barack Obama, avait signé en 2015 avec la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne. Il a immédiatement imposé des sanctions contre ce pays qu’il accuse de vouloir fabriquer une arme nucléaire.

Une balle dans le pied

Cette loi semble toutefois avoir été prise sur un coup de tête. Car bien qu’elle mette la pression sur les autorités internationales telles que l’ONU ou l’Union européenne, qui souhaitent éviter des essais nucléaires, l’Iran se tire aussi une belle balle dans le pied.

Le futur président des États-Unis, Joe Biden, a déjà annoncé qu’il était prêt à rentrer à nouveau dans l’accord, et donc à lever les sanctions quand il serait à la Maison Blanche.

Mais pour cela, il faut que l’Iran respecte strictement l’accord. Le pays doit donc diminuer le niveau d’enrichissement, qui serait déjà au-dela des limites autorisées et non l’augmenter, comme la loi le demande.

Le président Hassan Rohani, qui n’est pas à l’origine de cette loi, l’a fortement critiquée. Le chef d’État, qui souhaite le retour des États-Unis, considère la décision comme ‘nuisible aux efforts diplomatiques’.

La loi risque donc de provoquer des tensions nationales, en plus d’un conflit international. L’Union européenne et l’ONU, qui n’ont cessé de montrer leur attachement à l’accord sur le nucléaire iranien, pourraient se montrer beaucoup moins enclines à faire des cadeaux à Téhéran si cette loi venait à être exécutée.

Plus