Malgré un ralentissement de l’inflation, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), estime qu’il est bien trop tôt pour crier victoire. Plus encore, elle prévient que l’inflation restera élevée pendant un certain temps encore.
« L’inflation restera élevée pendant un certain temps », prévient Christine Lagarde

Pourquoi est-ce important ?
La BCE a commencé à resserrer sa politique monétaire l'année dernière. Depuis, les taux d'intérêt ont augmenté de 400 points de base. L'inflation a baissé depuis, mais elle reste bien au-dessus de l'objectif de la banque centrale.Dans l’actualité : S’exprimant lors du symposium annuel de la BCE à Sintra, au Portugal, Mme Lagarde a mis en garde contre les effets de second tour, l’augmentation de la production et des coûts salariaux garantissant que l’inflation élevée ne disparaîtra pas de sitôt.
- Malgré la baisse des prix à la consommation, il est encore trop tôt pour crier victoire sur l’inflation. Nous avons fait des progrès significatifs, mais il reste du travail à faire », a déclaré le président de la BCE. « La dévaluation monétaire reste obstinément élevée, car différents acteurs économiques répercutent les coûts accumulés les uns sur les autres. »
- L’inflation dans la zone euro s’est élevée à 6,1 % en mai, en glissement annuel. C’est trois fois plus que l’objectif de la BCE. Celle-ci vise une inflation de 2 % (à moyen terme).
- L’inflation de base – un indicateur clé pour la BCE – continue également d’atteindre des sommets. Elle a atteint 5,3 % le mois dernier.
D’autres hausses de taux d’intérêt ?
Quelles mesures supplémentaires la BCE prendra-t-elle pour freiner l’inflation ?
- Lors des deux dernières réunions, la banque centrale a relevé ses taux d’intérêt de 25 points de base à chaque fois, après trois hausses consécutives de 50 points de base. Une nouvelle hausse de 25 points de base est attendue en juillet.
- Certains économistes se demandent si l’augmentation des taux d’intérêt est une bonne idée, car le resserrement de la politique monétaire exerce une pression sur la croissance économique. Par exemple, la zone euro est en légère récession. Il est probable qu’elle continuera à connaître une croissance négative au deuxième trimestre de cette année.
- « Nous devons communiquer clairement que nous resterons à ce niveau aussi longtemps que nécessaire », a déclaré Mme Lagarde lors de son discours. « Cela devrait nous permettre de ne pas créer d’attentes selon lesquelles nous changerions rapidement le fusil d’épaule. En outre, cela nous permettra d’évaluer l’impact de nos actions passées ».
- « Il est peu probable que la banque centrale puisse affirmer en toute confiance, dans un avenir proche, que les taux d’intérêt ont atteint leur maximum », a ajouté la présidente de la BCE. Elle a réitéré que les décisions futures de la politique monétaire seraient prises en fonction des données disponibles.
(JM)