Finalement, la zone euro est bien entrée en récession

Les chiffres préliminaires de croissance de l’agence européenne de statistiques Eurostat indiquaient que la zone euro venait d’échapper à la récession. Mais après révision, il s’avère que ce n’est en fait pas le cas.

Pourquoi est-ce important ?

L'inflation élevée, la hausse des prix de l'énergie et le resserrement de la politique monétaire pèsent sur la croissance économique. On craignait depuis un certain temps que la zone euro ne tombe tôt ou tard en récession. C'est maintenant le cas. L'Union monétaire n'avait pas connu de récession depuis la pandémie.

Dans l’actualité : Les chiffres définitifs de la croissance d’Eurostat montrent que la zone euro est entrée dans une légère récession.

  • Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a diminué de 0,1 % par rapport au trimestre précédent. Les estimations précédentes faisaient état d’une croissance de 0,1 %. La croissance négative du premier trimestre est due à une baisse des dépenses des gouvernements et des ménages, selon Eurostat.
  • Une contraction de 0,1 % a également été enregistrée au dernier trimestre de l’année dernière. Deux trimestres consécutifs de croissance négative signifient donc, techniquement, que nous sommes en récession.

Des taux de croissance différents

Précisions : Tous les États membres de la zone euro ne sont pas confrontés à une croissance négative.

  • Auparavant, les données de l’agence allemande de statistiques Destatis ont montré que l’Allemagne, la plus grande économie de la zone euro, était déjà en récession. Le rapport d’Eurostat a confirmé que la croissance avait baissé de 0,3 % au premier trimestre, après une contraction de 0,5 % au dernier trimestre 2022.
  • L’Estonie, la Hongrie et la Finlande ont également connu une récession au cours des deux derniers trimestres.
  • La Belgique échappe encore à la récession. Le PIB a augmenté de 0,5 % au premier trimestre, après une croissance minuscule de 0,1 % au cours des trois mois précédents.
  • Notre pays affichait d’ailleurs l’un des plus forts taux de croissance parmi nos voisins au cours du trimestre précédent. En France, l’économie a progressé de 0,2 % et aux Pays-Bas, elle s’est contractée de 0,7 %. Seul le Luxembourg a fait mieux avec une croissance de 2 %.
  • Avec la Pologne (+3,8 %) et le Portugal (+1,6 %), le Luxembourg a été l’un des pays de la zone euro qui a connu la plus forte croissance au cours du dernier trimestre. Les Pays-Bas, la Lituanie (-2,1 %) et l’Irlande (-4,6 %) ont été à la traîne.

Inflation des prix de l’énergie et hausse des taux d’intérêt

Verdict : Au cours du quatrième trimestre 2022 et du premier trimestre de cette année, nous avons dû mettre plus d’argent sur la table pour notre consommation d’énergie qu’aujourd’hui. Cela a pesé sur la croissance économique. En outre, les hausses de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) ont rendu les emprunts plus difficiles pour les entreprises et les ménages.

  • Entre-temps, les perspectives se sont améliorées. Le mois dernier, la Commission européenne a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la zone euro et prévoit désormais que le PIB augmentera de 1,1 % cette année et de 1,6 % en 2024.
  • Il y a également des signes positifs concernant l’inflation. Bien qu’elle soit encore trois fois supérieure à l’objectif de 2 % fixé par la BCE, l’inflation globale et l’inflation de base ont baissé plus que prévu le mois dernier.
  • Selon les dernières données d’Eurostat, le taux d’inflation de la zone euro s’est établi à 6,1 % (taux annualisé) en mai, contre 7 % en avril.
  • L’inflation de base était de 5,3 % en mai, en glissement annuel, en légère baisse par rapport aux 5,6 % du mois précédent.
  • Le resserrement de la politique monétaire de la BCE devrait se poursuivre pendant un certain temps. L’institution monétaire devrait encore relever ses taux d’intérêt de 25 points de base à deux reprises.

MB

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