L’inflation dans la zone euro (en glissement annuel) s’est établie à 2,8 pourcent en février. C’est la première fois en quatre mois que la dépréciation monétaire perd de sa force. Cela augmente la probabilité que la Banque centrale européenne (BCE) réduise encore les taux d’intérêt plus tard cette semaine.
Principaux renseignements
- L’inflation dans la zone euro a ralenti pour la première fois depuis septembre.
- Le ralentissement de l’inflation est principalement dû à une forte baisse de l’inflation énergétique.
- On s’attend à ce que la BCE réduise son taux directeur de 25 points de base à 2,5 pourcent plus tard cette semaine.
Dans l’actualité: Les prix à la consommation dans la zone euro ont augmenté de 2,8 pourcent le mois dernier par rapport à l’année précédente. C’est ce qui ressort du dernier rapport sur l’inflation de l’office statistique européen Eurostat.
- Cela met fin à la hausse de l’inflation. Au cours des quatre derniers mois, celle-ci avait augmenté régulièrement, passant de 1,7 pourcent en septembre à 2,5 pourcent en janvier.
- L’inflation sous-jacente – qui exclut les produits alimentaires non transformés, l’énergie, le tabac et l’alcool – a légèrement diminué entre janvier et février, passant de 2,7 pourcent à 2,6 pourcent.
Baisse notable de l’inflation énergétique
Détails: Le ralentissement de l’inflation est principalement dû à une forte baisse de l’inflation énergétique.
- Celle-ci s’est établie à 0,2 pourcent en février. En janvier, les prix de l’énergie avaient encore augmenté de 1,9 pourcent par rapport à l’année précédente.
- Eurostat a enregistré une baisse mensuelle de 0,3 pourcent.
Aussi : Dans le secteur des services, l’inflation reste élevée malgré une diminution.
- L’inflation des services s’est établie à 3,7 pourcent en février, contre 3,9 pourcent en janvier.
L’inflation belge reste parmi les plus élevées de la zone euro
À noter: Selon la méthode de calcul d’Eurostat, l’inflation belge s’est élevée à 4,4 pourcent le mois dernier.
- L’Estonie et la Croatie sont les seuls pays de la zone euro où le taux d’inflation est encore plus élevé. Dans ces deux États membres, les prix à la consommation ont augmenté respectivement de 5 pourcent et 4,7 pourcent entre février 2023 et février 2024.
- Dans sept États membres de la zone euro, le taux d’inflation est tombé à l’objectif de la BCE ou en dessous.
- Ces pays sont : la France (+0,9 %), l’Irlande (+1,3 %), la Finlande (1,5 %), l’Italie (+1,7 %), la Slovénie (1,9 %), le Luxembourg (+1,9 %) et Malte (2 %).
Le taux d’inflation ouvre la porte à une nouvelle baisse des taux européens
Perspectives: Les membres du conseil d’administration de la BCE se réuniront mercredi et jeudi pour discuter de la politique des taux. Il est probable qu’ils réduiront le taux directeur pour la cinquième fois depuis l’été dernier.
- Les banques reçoivent actuellement une rémunération de 2,75 pourcent pour les dépôts excédentaires qu’elles placent auprès de la banque centrale. Avant le début de l’assouplissement de la politique monétaire, le taux des dépôts était encore de 4 pourcent.
- Bert Colijn, économiste chez ING, s’attend à ce que l’inflation reste pendant un certain temps au-dessus de l’objectif de l’institution monétaire. « Les entreprises ont déjà indiqué que leurs coûts avaient augmenté, ce qu’elles finiront par répercuter sur les consommateurs », explique-t-il. « Mais pour l’instant, cela semble difficile étant donné la faible demande intérieure. Les consommateurs ont retrouvé leur pouvoir d’achat, mais restent préoccupés par la situation économique générale, ce qui a contribué à une augmentation du taux d’épargne. » Il ajoute qu’il existe plusieurs facteurs incertains qui pourraient influencer la dépréciation monétaire, notamment la guerre commerciale lancée par les États-Unis.
- Néanmoins, l’économiste d’ING est convaincu que nous pouvons nous attendre à une baisse des taux de 25 points de base plus tard cette semaine. « La grande question reste : à quel niveau le taux directeur finira-t-il par se stabiliser ? »
- Au sein de la banque centrale, certaines voix appellent déjà à faire une pause. Par exemple, Isabel Schnabel, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré le mois dernier dans un entretien avec le journal britannique Financial Times qu’il était peut-être temps de mettre en pause, voire d’arrêter, les baisses de taux. Elle a réitéré ce message récemment lors d’un discours devant la Banque d’Angleterre. Elle a souligné que la démondialisation pourrait augmenter structurellement la pression inflationniste.
- Les économistes s’attendent également à des baisses de taux en avril et juin, mais il y a un peu plus de doute à ce sujet.
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