La COP26, l’importantissime sommet mondial sur le climat, s’ouvrira ce week-end à Glasgow. L’occasion pour les dirigeants du monde entier de faire le point sur les efforts (nationaux et globaux) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’Inde y sera représentée par son Premier ministre, Narendra Modi. Mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’il dévoile un calendrier précis pour son pays.
Après la Chine (très loin devant) et les États-Unis, l’Inde, deuxième nation la plus peuplée du monde, se situe sur le podium des pays émettant la plus grande quantité de dioxyde de carbone. Si les deux premiers se sont chacun fixés une date pour devenir neutres en carbone (respectivement 2060 et 2050), l’Inde se refuse à en faire de même. Elle est pourtant encore grandement dépendante des combustibles fossiles comme le charbon et le pétrole. La demande énergétique de l’Inde devrait même augmenter fortement au cours de la prochaine décennie, l’économie poursuivant sa trajectoire de croissance, rapporte CNBC.
Malgré la pression internationale croissante, le secrétaire indien à l’Environnement, Shri Rameshwar Prasad Gupta a annoncé que le zéro émissions nettes n’était pas la solution à la crise climatique.
« C’est la quantité de carbone que vous allez mettre dans l’atmosphère avant d’atteindre le zéro net qui est plus importante », a expliqué M. Gupta, cité par Reuters.
Pour rappel, la neutralité carbone (ou « zéro émissions nettes ») fait référence à l’atteinte d’un équilibre global entre les émissions de gaz à effet de serre produites et les émissions de gaz à effet de serre retirées de l’atmosphère, par des moyens naturels ou en utilisant des technologies encore nouvelles telles que le captage de CO2.
Parmi les pays qui polluent le plus, nombre d’entre eux se sont fixés un objectif pour y parvenir. Ce mois-ci, en prélude de la COP26, même les plus réfractaires s’y sont mis. Y compris la Russie (2060) et l’Australie (2050). Mais ce ne sera donc pas le cas de l’Inde.
Narendra Modi à la COP26
Ce n’est bien sûr pas car l’Inde rejette l’idée de se donner une date pour la neutralité carbone qu’elle ne compte pas réduire ses émissions. Son Premier ministre, Narendra Modi, se rendra d’ailleurs à Glasgow pour présenter au monde la politique climatique de son pays. En y faisant part de son bilan et de ses projections.
« Je soulignerai également la nécessité d’aborder de manière globale les questions liées au changement climatique, notamment la répartition équitable de l’espace carbone, le soutien aux mesures d’atténuation et d’adaptation et de renforcement de la résilience, la mobilisation des financements, le transfert de technologies et l’importance des modes de vie durables pour une croissance verte et inclusive », a ajouté M. Modi.
Lors du sommet, l’Inde mettra ainsi l’accent sur la justice climatique et demandera aux nations les plus riches de transférer les technologies et les financements nécessaires pour aider les pays en développement à faire face aux conséquences du réchauffement climatique, a complété cette semaine le ministre indien de l’Environnement, des Forêts et du Changement climatique Bhupender Yadav, au Hindustan Times.