Bien qu’ils n’hésitent pas à dépenser des millions, les investisseurs sont conscients de faire un pari risqué et mettent en garde ceux qui voudraient se lancer dans l’aventure.
Le concept de métavers a explosé fin 2021, suite à la médiatisation apportée par Meta alias Facebook, poussant de nombreuses personnes à s’y intéresser de très près. Depuis lors, le monde virtuel est sur toutes les bouches. Il représente de nouvelles opportunités pour les marques, mais aussi pour les investisseurs qui y voient une occasion en or de se faire de l’argent. C’est pourquoi certains n’hésitent pas à dépenser des millions pour acquérir une parcelle de terre virtuelle.
Des millions pour du virtuel
Mais ces individus n’ont peut-être pas tort. Selon un récent rapport du gestionnaire d’actifs cryptographiques Grayscale, le métavers pourrait devenir une entreprise de 1.000 milliards de dollars dans un avenir proche. Il pourrait donc peser autant que Facebook ou Tesla. Autrement dit, investir dans le monde virtuel pourrait rapporter gros et, à l’image du monde réel, l’immobilier est un bon placement.
En novembre dernier, la société Kiguel a vendu un terrain sur Decentraland, un métavers populaire, pour 2,5 millions de dollars. « Les prix ont augmenté de 400 à 500% au cours des derniers mois », a déclaré Kiguel. Plus récemment, une parcelle de terre virtuelle a été achetée 4,3 millions de dollars par la société de développement immobilier virtuel Republic Realm. L’apparition de sociétés spécialisées montre que le marché attire et croit.
Un monde à part
Les parcelles virtuelles qui se vendent le mieux – aux prix les plus forts – sont celles où les gens se rassemblent le plus, en raison d’évènements ou de la présence de stars. Car oui, les stars ont déjà investi le métavers. C’est notamment le cas de Snoop Dogg qui dispose de son propre terrain. Un individu (fortuné) n’a pas hésité à dépenser 450.000 dollars pour être le voisin virtuel du rappeur américain.
Ces zones représentent des opportunités pour les annonceurs puisqu’elles permettent d’accéder à un grand nombre de consommateurs potentiels. C’est pourquoi elles sont plus chères que des terrains beaucoup moins fréquentés.
En acquérant des terrains virtuels, les investisseurs espèrent que la cote du quartier augmentera au fil des mois et des années et qu’ils pourront donc les revendre au prix fort.
Un pari sur l’avenir
« Le monde numérique, pour certains, est aussi important que le monde réel », a déclaré le courtier immobilier Oren Alexander à CNBC. « Il ne s’agit pas de ce en quoi vous et moi croyons, mais de ce que fait l’avenir ». Car oui, le métavers, bien qu’il existe déjà depuis des années, devrait prendre énormément d’ampleur au cours des prochaines années, avec notamment l’investissement de Facebook.
Mais investir dans du virtuel est « très, très risqué. Vous ne devez investir que le capital que vous êtes prêt à perdre », a déclaré Janine Yorio, de la société Republic Realm, à CNBC. « C’est hautement spéculatif. Il est également basé sur la blockchain. Et comme nous le savons tous, la crypto est très volatile. Mais cela peut aussi être extrêmement gratifiant ».
Or, à l’image de ce qu’il s’est passé avec les NFT, l’engouement effréné pour les terrains virtuels pourrait mener à une bulle. C’est en tout cas ce qu’estime le professeur et directeur de la théorie et de la pratique de l’immobilier à l’Arizona State University, Mark Stapp. Et qui dit bulle, dit bien souvent explosion. Le marché de l’immobilier du métavers pourrait s’effondrer avant même que les investisseurs aient réussi à l’exploiter.
Certains se montrent d’ailleurs particulièrement sceptiques vis-à-vis du métavers et de tout ce qu’il implique, alors que d’autres y voient la prochaine grande révolution des réseaux sociaux, un univers où les gens se retrouveraient de manière virtuelle. Cela représente donc une opportunité sur le long terme voire le très long terme. Mais en attendant, tout peut arriver.