Un groupe d’experts européens a déclaré mercredi qu’ils allaient ‘bientôt’ lancer une technologie à destination des smartphones. Il ne s’agit pas d’une application ordinaire puisqu’elle doit mettre en place le ‘contact tracing’, soit retrouver les personnes ayant été en contact avec des contaminés au covid-19.
Cette nouvelle technologie doit ainsi aider les autorités sanitaires à agir rapidement pour enrayer sa propagation. En collectant les données des smartphones, elle permettra de connaître précisément les personnes ayant été en contact étroit avec le virus. Le but étant de pouvoir les contacter afin de les en informer et de les isoler, indique l’agence Reuters.
L’avantage de cette technologie, c’est qu’elle pourrait éviter de confiner des sociétés entières, et donc de réduire les conséquences économiques du coronavirus.
Protection des données
Cette initiative européenne, nommée Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing (PEPP-PT), s’inspire des méthodes utilisées en Asie, et plus particulièrement à Singapour via l’application TraceTogether. Des méthodes qui auraient violé les règles strictes de l’UE en matière de protection des données.
L’UE compte donc adapter cette technologie à ses lois: la nouvelle plateforme utiliserait de façon volontaire et anonyme la technologie Bluetooth des téléphones pour respecter le règlement général sur la protection des données (GDPR). Il ne serait donc pas question d’un suivi intrusif des données de localisation. Et seules les autorités sanitaires locales ‘de confiance’ pourront télécharger des données et avertir les personnes à risque.
Autre différence avec la technologie singapourienne: le modèle européen utilisera des codes de pays pour fonctionner au-delà des frontières, a déclaré Thomas Wiegand, directeur de l’organisme allemand à la conception de la plateforme, le Fraunhofer HHI.
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Efficace?
Une étude du Big Data Institute de l’université d’Oxford indique toutefois que 60 % de la population d’un pays doit être impliquée pour que cette technique fonctionne efficacement. Un objectif rendu ardu par le caractère volontaire de l’utilisation.
D’autant plus que le projet rassemblant 130 chercheurs de huit pays (dont la Belgique) vise à délivrer cette technologie sous licence d’ici le… 7 avril, soit dans six jours. La mise en oeuvre de l’application devrait suivre environ une semaine plus tard. ‘Vous parlez d’un laps de temps très court’, a déclaré Hans-Christian Boos, fondateur de la société technologique allemande Arago et membre du conseil consultatif numérique du gouvernement allemand.
Par ailleurs, un groupe de start-up berlinoises prévoit de lancer la semaine prochaine sa propre application de ‘contact tracing’ nommée Healthy Together. Mais le directeur de la société Via à la tête du projet a déjà déclaré être en contact avec le PEPP-PT pour une collaboration. ‘Nos approches sont complémentaires’, indique Sascha Gartenbach.
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