L’Europe est le second importateur de trophées de chasse d’animaux protégés

Entre 2014 et 2018, environ 15.000 trophées issus d’espèces protégées ont été importés dans l’Union européenne. Un commerce de grande ampleur, et toujours légal.

Vous pensiez l’époque des safaris terminée, et les rangées d’animaux empaillés relégués au musée de Tervuren ? Vous vous trompez. Six ans après la mort du lion Cecil, abattu par un chasseur de trophées américain, l’association Humane Society International (HSI) révèle dans une grande enquête que même en Europe, le commerce de trophées de chasse n’a rien d’anecdotique. Ce sont pas moins de 15.000 fragments issus de 73 espèces protégées qui ont été importées dans l’Union européenne entre 2014 et 2018, dévoile l’association de défense des animaux sauvages. L’UE est donc le second importateur de ce genre d’objets issus de la chasse. L’Allemagne, le Danemark, et l’Espagne, dont l’ancien roi aimait tirer l’éléphant, représentent à eux trois la moitié de ce marché.

Dans son étude, HSI détaille même ces trophées par espèces :

  • 3.119 zèbres de Hartmann.
  • 1.751 babouins chacmas.
  • 1.415 ours noirs américains.
  • 1.056 ours bruns.
  • 952 éléphants d’Afrique.
  • 889 lions.
  • 839 léopards.
  • 794 hippopotames.
  • 480 lynx caracals.
  • 415 antilopes lechwe.
  • 297 guépards.
  • 65 ours polaires.
  • 6trophées issus de rhinocéros noir, alors qu’il est en danger critique d’extinction.

Ces animaux font pourtant tous l’objet d’une réglementation stricte de la part de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages. Mais si celle-ci régule drastiquement le commerce d’espèces vivantes, ce n’est pas le cas des trophées issus de la chasse, même quand il s’agit d’objets récents.

La HSI espère, avec cette étude, faire prendre conscience à l’Europe qu’il ne s’agit pas de cas isolés, mais d’une industrie florissante qui attire un public aisé prêt à mettre beaucoup d’argent pour des trophées, voire pour aller abattre des animaux dans leur milieu naturel, principalement en Afrique et en Amérique du Nord. L’association réclame une interdiction totale de l’importation de trophées de chasse, tout en rappelant que 80% de la population européenne est opposée à ce genre de commerce.

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