Les saisies et gels de yachts appartenant à des oligarques russes s’accumulent, mais avec ça se pose la question des frais d’entretien. Certains pays sont légalement tenus de les couvrir, d’autres envoient la facture aux propriétaires, mais elle pourrait bien rester sans réponse. Ne pas entretenir les navires comporte des risques sérieux pour la faune et la flore.
Les yachts russes gisent dans les ports européens, amarrés et vides. Depuis le début de la guerre, des sanctions ont été prises, notamment le gel d’actifs de certains oligarques proches de Poutine. Les yachts parmis les plus luxueux du monde étaient en ligne de mire.
Certains ont pu s’échapper, mais d’autres sont bien bloqués dans les ports où ils prennent de la place et coûtent de l’argent. L’entretien, que le pays sanctionnant peut être légalement tenu d’assumer, coûte également de l’argent. Ainsi, l’Etat américain doit assurer l’entretien du yacht appelé Tango, appartenant à Viktor Vekselberg, immobilisé dans le port de Majorque (à la demande des Etats-Unis). Et la facture est salée pour le contribuable américain : sur un an, l’entretien d’un tel navire coûte 10 millions d’euros, rapporte BFM Business.
Même situation en Italie, qui a gelé le trois mâts d’Andreï Melnichenko à Trieste. Il mesure 142 mètres de long et vaut dans les 530 millions d’euros. Son entretien coûte entre 150 et 200.000 euros par mois à l’Etat. L’Italie a également saisi deux autres yachts début mars, dont la facture s’allonge encore pour le contribuable.
La situation se retourne contre les pays qui sanctionnent
Ces sanctions se retournent donc en quelque sorte contre les pays qui les émettent. Même pour les pays qui ne sont pas tenus d’entretenir les biens saisis, la situation semble compliquée. En France ou en Espagne par exemple, la facture est envoyée au propriétaire. Mais les transactions financières avec les oligarques sont également sous sanctions. Il se pourrait donc que ces derniers ne puissent pas payer, comme au Royaume-Uni où même le versement des salaires des personnes travaillant sur les yachts est interdit, ou ils pourraient tout simplement ne pas vouloir payer, en réponse à la saisie.
Cependant, pour des raisons écologiques, il est impossible de ne pas effectuer l’entretien. La coque se fragilise si elle n’est pas entretenue, et pourrait casser, ce qui libérerait des substances toxiques dans l’eau de la mer, rapporte Business Insider.
Une autre solution serait alors de les sortir de l’eau, mais une telle opération nécessite de grandes machines, engage également des frais, et au final le bateau prendra de la place sur les quais – ce qui à son tour coûte également de l’argent. Un dilemme.