L’énergie libérée par l’expulsion des mineurs de Bitcoin va manifestement propulser la transition électrique du plus grand marché automobile de la planète. Pour emmener le pays jusqu’à ses objectifs climatiques, espère Pékin.
C’était donc cela l’agenda caché de Pékin ? L’opportunité est parfaite, estime le média hongkongais South China Morning Post (SCMP). L’interdiction de miner du bitcoin imposée par le gouvernement chinois a poussé à l’exil les industriels de la crypto et libéré par la même occasion quantité d’énergie désormais inutilisée par les centrales hydroélectriques.
Ce qui ouvre un boulevard pour le déploiement des voitures électriques. Il y aurait assez d’énergie rendue disponible pour recharger une fois par semaine 10 millions de Tesla Model 3 pendant un an, illustre le SCMP. Soit 50 térawattheures.
Dénicher une telle capacité excédentaire pour soutenir une nouvelle mobilité devrait aider la Chine dans sa quête de neutralité carbone. Le plus grand marché automobile du monde pourrait accueillir 3 véhicules sur 5 alimentés par des combustibles non fossiles d’ici 2030, selon les dernières prévisions d’UBS. Alors que l’objectif d’électrification du parc auto aux États-Unis est fixé à 50%.
Déjà de grandes annonces
Encore faudra-t-il que les décideurs politiques veillent à garantir une distribution plus large des installations de recharge à travers le pays, les infrastructures restant insuffisantes dans les zones rurales.
La province de Guizhou, région montagneuse au sud de la Chine qui abritait de nombreuses mines de cryptomonnaie, a été la première à entamer la transformation. Les autorités locales ont annoncé un projet de construction d’au moins 4.500 bornes de recharge pour véhicules électriques cette année.
Inspirés par ces promesses politiques, les fabricants chinois de solutions énergétiques prévoient de s’impliquer davantage dans les batteries et bornes pour l’automobile. Ce domaine requiert des investissements initiaux lourds et les plans de retours sur investissement courent sur de longues périodes.
Gros coup de frein
Sur la scène mondiale de la crypto, la Chine a joué un rôle précurseur et déterminant dans le développement des activités de mining. L’industrie du bitcoin y avait largement profité d’une puissance excédentaire et bon marché avant de devoir fermer boutique en mars dernier.
Quand la région autonome de Mongolie intérieure a été la première à condamner l’accès à son électricité, elle ne visait pas seulement l’énergivore secteur des cryptomonnaies mais toutes les entreprises qui consommaient de grandes quantités d’énergie, telles que la production d’acier, de coke et de méthanol.
Car la Mongolie intérieure était la seule des 30 régions continentales soumises à l’examen de Pékin à n’avoir pas atteint les objectifs d’efficacité énergétique et s’était attiré les foudres du gouvernement central.
Si la répression de la Chine n’était pas nouvelle, les annonces de la superpuissance ont fait des ravages sur le marché crypto. Soudainement lancée dans une course à l’écologie contre les États-Unis, le coup d’accélérateur de Pékin a fait se cracher bitcoin et altcoins.
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