Ce lundi, la Food and Drug Administration (FDA) a accordé une autorisation complète au vaccin contre le Covid-19 conçu par Pfizer et BioNTech. Une décision qui devrait avoir plusieurs répercussions.
Il s’agit de la première autorisation complète accordée par la FDA à un vaccin contre le coronavirus. Par ailleurs, dans l’Union européenne, le vaccin de Pfizer et BioNTech est toujours administré en vertu de l’autorisation temporaire d’urgence octroyée par l’Agence européenne du médicament (EMA).
« Alors que ce vaccin et d’autres ont satisfait aux normes scientifiques rigoureuses de la FDA pour l’autorisation d’utilisation en urgence, en tant que premier vaccin COVID-19 approuvé [complètement] par la FDA, le public peut être très confiant que ce vaccin répond aux normes élevées de sécurité, d’efficacité et de qualité de fabrication que la FDA exige d’un produit approuvé », a déclaré Janet Woodcock, commissaire par intérim de la FDA, dans un communiqué.
Convaincre les sceptiques
Outre-Atlantique, les experts s’attendent à ce que cette autorisation complète débouche sur un (petit ?) élan vaccinal au sein de la population. En effet, certaines personnes n’avaient pas confiance en l’autorisation d’urgence et préféraient attendre une autorisation complète.
Selon un sondage réalisé en juin par la Kaiser Family Foundation, 31% des personnes non vaccinées avaient déclaré qu’elles seraient plus enclines à se faire vacciner contre le Covid-19 un fois que le vaccin recevrait l’autorisation complète de la part de la FDA.
« Alors que des millions de personnes ont déjà reçu des vaccins Covid-19 en toute sécurité, nous reconnaissons que pour certains, l’approbation [complète] d’un vaccin par la FDA peut maintenant insuffler une confiance supplémentaire pour se faire vacciner », a souligné Mme Woodcock. « L’étape importante d’aujourd’hui nous rapproche un peu plus de la modification du cours de cette pandémie aux États-Unis ».
Certains experts ont estimé qu’à peine 5% des personnes non vaccinées allaient changer d’avis. Même si c’est le cas, « cela représente tout de même une part énorme de la population », a déclaré au New York Times le Dr Thomas Dobbs, responsable de la santé au Mississippi, un État particulièrement touché par le variant Delta. Selon lui, cette autorisation va aider à « se défaire de cette fausse affirmation selon laquelle les vaccins sont une chose « expérimentale » ».
À la date du dimanche 22 août, 73% des adultes avaient reçu au moins une dose du vaccin Pfizer, Moderna ou Johnson & Johnson. Le premier cité est le plus administré, représentant environ 56 des doses administrées dans l’ensemble, selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Accélérer les obligations vaccinales
L’autre effet attendu, et sans doute plus puissant, de cette autorisation complète est que les obligations vaccinales vont se multiplier aux Etats-Unis. Les derniers doutes autour du vaccin Pfizer étant à présent effacés, nombre d’institutions vont se lancer dans les démarches.
« Pour les entreprises et les universités qui ont envisagé de mettre en place des exigences en matière de vaccination afin de créer des espaces plus sûrs pour le travail et l’apprentissage, je pense que cette décision de la FDA, lorsqu’elle sera prise, les aidera à aller de l’avant avec ce type de plans », avait déclaré le week-end dernier le Dr Vivek Murthy, Administrateur de la santé publique des États-Unis, à CNN.
L’armée américaine est également pleinement concernée. Le Pentagone avait ainsi annoncé qu’il rendrait la vaccination obligatoire pour les 1,3 millions de soldats en service actif dans le pays une fois cette autorisation complète octroyée.
Notons enfin que cette autorisation complète concerne les Américains de 16 ans et plus. Pour les plus jeunes, c’est toujours l’autorisation temporaire d’urgence qui est en vigueur.
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