Les tensions terrestres s’étendent à l’espace: au sein de l’ISS, les scientifiques russes travailleront désormais seuls

Ça y est, les tensions sur Terre dépassent nos frontières. L’agence spatiale russe Roscosmos vient d’annoncer que les scientifiques russes à bord de la Station spatiale internationale ne coopèreront plus avec leurs homologues allemands dans leurs recherches. Ils réaliseront leurs expériences scientifiques de leur côté.

Le conflit russo-ukrainien vient d’atteindre un nouveau niveau. Alors que les sanctions et condamnations internationales se multiplient à l’encontre de Moscou, la Russie a décidé de réagir et cela dépasse nos frontières terrestres. « La société d’État ne coopèrera pas avec l’Allemagne sur des expériences conjointes sur le segment russe de l’ISS. Roscosmos les conduira indépendamment », a tweeté l’agence spatiale russe.

Priorité à la défense

L’arrêt de la coopération des scientifiques russes au sein de l’ISS pourrait marquer un tournant plus important dans la stratégie russe. « Le programme spatial russe sera ajusté sur fond de sanctions, la priorité sera la création de satellites dans l’intérêt de la défense », a en effet indiqué Roscosmos. La guerre va-t-elle s’exporter dans l’espace ? C’est malheureusement possible.

Depuis des années déjà, cette possibilité inquiète les autorités des principales puissances du monde. C’est d’ailleurs pourquoi elles se préparent depuis longtemps maintenant à cette éventualité chacune dans leur coin.

Fin de la collaboration avec les États-Unis

L’agence spatiale russe a également indiqué qu’elle mettait un terme à ses livraisons de moteurs de fusées aux États-Unis, ainsi qu’à leur entretien. En réponse aux sanctions internationales, le directeur général de Roscosmos, Dmitri Rogozine, a prévenu que cela pourrait avoir de grave conséquence pour l’ISS. Il a notamment été question d’arrêter le repositionnement régulier de la station dans son orbite ce qui pourrait provoquer sa chute sur Terre. Une menace à laquelle Elon Musk a répondu, indiquant que SpaceX pourrait reprendre la relève.

« Les Américains sont des gens pragmatiques. Ils veulent maintenir la coopération avec la Russie au sein de la Station spatiale internationale malgré les nombreuses sanctions », a déclaré le directeur général de Roscosmos. « Pourquoi? Parce qu’il est impossible de gérer la station spatiale sans nous. Nous sommes responsables de sa navigation et de la livraison de carburant. Je ne parle pas de l’interdépendance de tous les systèmes de contrôle ». « Nous surveillerons de près les actions de nos partenaires américains et, s’ils continuent à être hostiles, nous reviendrons sur la question de l’existence de la Station spatiale internationale. Je n’aimerais pas un tel scénario, car je m’attends à ce que les Américains se calment », a-t-il ajouté.

En début de semaine, la NASA a déclaré qu’elle poursuivrait sa mission à bord de l’ISS, indépendamment des tensions sur Terre, alors que l’Agence spatiale européenne (ESA), elle, a déclaré qu’elle mettrait en œuvre les sanctions de l’UE imposées à la Russie. Elle doit encore évaluer les conséquences de ces sanctions sur les programmes existants au sein de l’ISS. Toutes deux n’ont pas encore réagi à l’annonce de Roscosmos.

Plus