Les SUV, le talon d’Achille des objectifs climatiques

Les ventes de ‘Sport utility vehicle’ (SUV) sont toujours plus nombreuses au fil des ans. Et pourtant, ce type de voiture est reconnu pour ses fortes émissions de gaz à effet de serre. En France, le WWF tire la sonnette d’alarme. Si leur popularité continue de croitre, les objectifs climatiques du pays seront largement dépassés.

Un SUV va émettre 20% de gaz à effet de serre en plus qu’une voiture traditionnelle, affirme le rapport du WWF. Début septembre, Oxfam avait aussi pointé du doigt les SUV dans la pollution de l’air. Ces véhicules seraient à l’origine de la plus forte croissance des émissions de CO2 au niveau mondial entre 2010 et 2018.

Et pourtant, leurs ventes ne cessent de croitre, passant d’un peu plus d’un million en 2009 à près de 6 millions 10 ans plus tard. Tandis que les autres types de véhicules sont de moins en moins populaires.

La popularité des SUV pourrait devenir un réel problème pour le respect des objectifs climatiques. La France voudrait une réduction de 75% de ses gaz à effet de serre d’ici 2050. Mais selon le WWF, si les ventes de SUV ne baissent pas dans les prochaines, les objectifs seraient largement dépassés. Car même la transition vers de plus en plus de voitures électriques ne permettrait pas une baisse des émissions de GES.

Maximum 10% de SUV

Selon les prévisions de l’association, il faudrait que les SUV ne représentent plus que 10% des parts du marché d’ici 2030. Actuellement, il représente 30% des ventes. Les citadines et les berlines combleraient alors le vide laissé. Elles sont plus légères et moins puissantes. Le tout couplé à une électrification croissante de la flotte et à une diminution de l’utilisation des voitures à l’avantage des transports en commun et des voitures. Alors seulement, la France respecterait ses objectifs et ceux de l’Accord de Paris pour le secteur du transport.

Pour diminuer les ventes de SUV, le WWF propose la création d’une taxe sur le poids des véhicules. Cette proposition avait déjà été faite par la Convention citoyenne pour le climat. Mais le gouvernement français a préféré la repousser à fin 2021.

Le cas de la Belgique

Dans notre pays, les SUV représentaient près de 40% des nouvelles voitures immatriculées en 2019. Mais actuellement, le pays n’a pas pris de mesures claires pour limiter leur ascension.

En Wallonie, la taxe de circulation dépend surtout de la puissance du véhicule et de son âge. Le critère de la pollution a des effets assez limités puisqu’il n’intervient que sur les véhicules rejetant plus de 145 g de CO2/km, ce qui reste assez rare pour les nouveaux véhicules. En moyenne, les nouvelles voitures produisent 121 g de CO2/km (chiffres de 2019). Pour Bruxelles, c’est la même chose, mais sans l’écomalus lié à la pollution. Le Région avait pourtant annoncé son intention d’introduire la variable ‘poids’ dans son calcule de la taxe en fin 2019.

Toutefois une baisse des SUV à moteur thermique devrait être observée dans le secteur des véhicules de société. Le gouvernement De Croo I voudrait que toutes les nouvelles immatriculations au nom d’une entreprise soient des voitures électriques ou à l’hydrogène d’ici 2026. Mais pour ce qui est des véhicules privés, aucune règle n’a encore été annoncée.

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