Les robots sont voués à nous remplacer en cuisine: « ce n’est qu’une question de temps »

Comme l’annonce la science-fiction depuis des décennies, les robots se déploient toujours plus, dans divers secteurs, notamment celui de la restauration. Et aujourd’hui, il n’est plus question de prendre les commandes, de servir les commandes ni de faire des démonstrations dans des salons dédiés aux professionnels. Désormais, les robots préparent la nourriture pour de vrais clients.

Pour l’heure, la cuisson des frites à la Belge est préservée, mais elle pourrait bien un jour être menacée par des êtres faits de métal et d’électronique. En attendant, les robots pourraient s’avérer utiles pour réaliser toutes sortes de fritures en un temps record et avec des résultats bien meilleurs que ceux réalisés par des humains. C’est en tout cas la promesse de l’entreprise américaine Miso Robotics et de son robot Flippy 2.

Le robot en question se résume à un bras robotisé comme ceux que l’on retrouve dans les usines automobiles. Dirigé par des caméras et une intelligence artificielle, le bras est en mesure de frire des pommes de terre, des oignons et autres fritures.

Il est en effet capable de récupérer les frites surgelées d’un congélateur, de les plonger dans de l’huile chaude, de les sortir au bon moment et de les déposer sur un plateau une fois la cuisson terminée.

Une efficacité redoutable

Le robot Flippy 2 fait preuve d’une grande efficacité puisqu’il peut gérer plusieurs cuissons à la fois à la perfection, mais aussi différentes recettes simultanément. De quoi réduire le besoin de personnel, mais aussi d’accélérer la livraison de commandes aux guichets.

« Lorsqu’une commande passe par le système du restaurant, il transmet automatiquement les instructions à Flippy », explique le directeur général de Miso, Mike Bell, dans une interview. « Il le fait plus rapidement ou avec plus de précisions, de manière plus fiable et plus heureuse que la plupart des humains ».

Les frites, le rouage qui coince

Il a fallu 5 ans aux équipes de Miso pour développer Flippy 2. La première version du robot se destinait à retourner les hamburgers, mais la société a remarqué que le rouage qui coinçait le plus était la station de friture, en particulier tard dans la nuit. C’est pour ça qu’ils ont imaginé et mis au point un robot-friteur.

Le Flippy 2 est déjà à l’œuvre dans plusieurs fast-foods américains, notamment chez Jack in the Box à San Diego, White Castle dans le Midwest et CaliBurger sur la côte ouest. « Lorsque nous installons un robot dans un lieu, les clients qui viennent commander prennent tous des photos, prennent des vidéos, posent un tas de questions. Et puis la deuxième fois qu’ils entrent, ils ne semblent même pas le remarquer, le prennent simplement pour acquis », a expliqué Mike Bell.

Les robots voleurs d’emploi

Le grand remplacement des humains par les robots est donc amorcé… un remplacement beaucoup plus lent que celui annoncé par les œuvres de science-fiction. Reste que la question est sensible. Le Flippy 2 a en effet été adopté par plusieurs autres chaines de restauration rapide, mais ces dernières préfèrent ne pas en faire la publicité par crainte de faire l’objet de critiques. Certains pourraient en effet s’insurger que l’on retire l’emploi à des êtres humains pour le donner à des machines.

« Les tâches dont les humains sont les plus heureux de se décharger sont des tâches comme la station de friture… Ils sont ravis d’avoir de l’aide pour pouvoir faire d’autres choses », a assuré Bell à ce propos.

Mais il semblerait pourtant que plusieurs postes dans les fast foods soient amenés à disparaitre au profit de robots. Il n’y a qu’à regarder chez nous, les bornes de commande ont déjà remplacé les serveurs.

Après le robot cuiseur de fritures, Miso Robotics travaille désormais sur un robot spécial pour les boissons. Celui-ci sera en mesure de prendre les commandes, de verser les boissons, de mettre les couvercles, d’insérer une paille et de les servir.

Pour Mike Bell, les fast foods entièrement gérés par des robots est une évidence. Un jour, les gens « entreront dans un restaurant, regarderont un robot et se diront ‘hé, tu te souviens du temps où les humains faisaient ce genre de chose ?’ ». « C’est pour bientôt, c’est juste une question de temps », a-t-il assuré.

Plus