‘Les programmes de soutien sont du pur protectionnisme’ prévient l’économiste en chef de KBC

La crise du coronavirus menace de changer structurellement les règles de l’économie mondiale, vers davantage de protectionnisme et moins de libre marché. C’est ce que prédit Jan Van Hove, économiste en chef de KBC, après le programme de relance du gouvernement américain.

‘La crise du coronavirus n’est pas seulement un choc économique temporaire, mais elle menace de modifier en profondeur et pour longtemps les règles de l’économie mondiale’, écrit Van Hove dans une première réaction au super plan américain de 2.000 milliards de dollars. ‘Avec les mesures américaines, les hélicoptères monétaires deviendront également réalité, alors que le soutien de grande envergure aux entreprises est du pur protectionnisme. Et ce ne sont pas seulement les États-Unis qui sont coupables de cela aujourd’hui.’

Une lutte de pouvoir malsaine

Selon Van Hove, les États-Unis et un nombre croissant d’autres pays accordent ‘des aides d’État directes qui provoquent une concurrence déloyale à l’échelle mondiale’.

‘En Europe, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ouvrent leurs portefeuilles. Cette politique est du pur protectionnisme et déclenche une lutte de pouvoir malsaine entre les grandes économies, dont les petites, qui prospèrent grâce à des marchés libres et ouverts, seront sans doute les principales victimes’, prévient l’économiste en chef de KBC. L’une de ces petites économies est la Belgique.

Perturbations du marché

Selon Van Hove, l’économie mondiale se trouve dans une situation unique où tant la politique monétaire, avec des taux d’intérêt nuls et des injections de fonds massives, que la politique budgétaire du gouvernement suivent des trajectoires très anormales d’un point de vue historique. ‘En attendant, chacun peut voir comment une politique monétaire non conventionnelle fausse les forces du marché libre. De plus, les perturbations du marché ajoutent maintenant une touche nationaliste aux énormes stimuli fiscaux.’

‘Il est clair qu’il reste de moins en moins de notre économie de marché et des principes sous-jacents d’efficacité et d’innovation grâce à une concurrence loyale’, conclut l’économiste de KBC.

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