Les passeports dorés bulgares, le sésame des oligarques russes vers l’UE, c’est bientôt terminé

Le nouveau gouvernement bulgare veut abolir la pratique consistant à délivrer des passeports en échange d’investissements dans le pays. Les citoyens russes font souvent usage de ces « passeports dorés » pour entrer plus facilement dans l’Union européenne, et l’UE tente depuis longtemps d’abolir cette pratique.

Avec les passeports dorés, souvent délivrés par des pays comme Malte, Chypre ou la Bulgarie, des ressortissants venus de hors de l’Union ont accès à l’UE et au Royaume-Uni sans avoir à présenter de visa. C’est aussi une pratique courante au Vanuatu, pour le plus grand bénéfice des trafiquants de drogues. En échange du passeport d’un de ces pays, des personnes, souvent riches, n’ont qu’à promettre d’investir dans ce pays.

Des oligarques russes

Ces passeports causent beaucoup de problèmes en Europe : souvent, de riches oligarques russes demandent la nationalité chypriote pour pouvoir commercer plus facilement au sein de l’Union. Les passeports dorés sont également souvent utilisés par des personnes recherchées par la police. Les casiers judiciaires ne sont pas vérifiés ou sont tout simplement ignorés.

Par exemple, le baron russe de la cigarette Igor Kasaev, qui est soupçonné d’avoir des liens avec les services secrets russes du FSB et du GRU, a pu obtenir un passeport chypriote. Il l’a utilisé pour acheter une île en Finlande, qu’il a ensuite commencé à développer comme s’il s’agissait d’une base militaire.

Bon ou nocif pour l’économie ?

La Bulgarie a également accordé à des investisseurs étrangers de tels passeports dorés. En échange, ils devaient investir au moins un million de leva, soit 500 000 euros, dans le pays. Cependant, les Bulgares ont été un peu trop naïfs en distribuant les passeports : les investisseurs étrangers ont tout simplement revendu leurs propriétés bulgares peu de temps après avoir reçu leurs documents. Le gouvernement bulgare s’est rendu compte que ces passeports étaient finalement préjudiciables à la région, et il souhaite désormais les abolir.

Les autres États membres qui distribuent encore ces passeports sont également mis sous pression par l’Europe pour mettre fin à ces pratiques. Depuis le 1er novembre, Chypre a cessé de traiter les nouvelles demandes ; elle continue toutefois à finaliser les dossiers en attente. Malte ne semble pas encore vouloir dire adieu aux investisseurs étrangers. Le gouvernement maltais affirme que la « vente » de passeports dorés a « soutenu l’économie maltaise pendant la pandémie de Covid-19, sauvant ainsi des vies et des emplois ».

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