Les ‘montagnes russes’ du Brexit s’effondrent : la fermeté des Français ravive les tensions au Royaume-Uni, mais l’UE nie avoir de nouvelles exigences

Les négociations sur les futures relations commerciales entre l’UE et le Royaume-Uni sont – une fois de plus – au bord de l’effondrement. Au cours des dernières semaines, l’optimisme s’est accru quant à la possibilité de parvenir à un accord. Mais aujourd’hui, les Britanniques reprochent à l’Europe de mettre de nouvelles exigences sur la table. Les négociateurs de l’UE  nient ces allégations.

Selon les négociateurs britanniques, l’Europe a changé d’attitude suite aux critiques françaises selon lesquelles trop de concessions auraient été faites pour qu’un accord soit dégagé. 

Ce dernier point est également vrai. Le ministre français des Affaires européennes, Clément Beaune, a déclaré vendredi dans une interview à la radio qu’il rejetterait un ‘accord insatisfaisant’. Et comme la France a le droit de veto en la matière, il ne s’agit pas d’une menace en l’air. Mais les négociateurs de l’UE nient fermement avoir mis de nouvelles exigences sur la table dans ce contexte.

Pour la énième fois, l’accès aux eaux britanniques pour les pêcheurs européens semble être un important sujet de discorde. Ce dossier continue à nuire aux négociations.

La pêche, un symbole

Pour le Royaume-Uni, il s’agit d’un symbole important au niveau de la ‘reprise du pouvoir’. Pour le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Brexit visait principalement à reprendre le contrôle sur les frontières du pays. S’ils autorisent ensuite les pêcheurs européens à accéder aux eaux territoriales du Royaume-Uni, cela vient en contradiction avec l’idée de base.

Mais l’importance économique du secteur de la pêche au Royaume-Uni est négligeable. C’est tout à fait différent pour les pêcheurs belges, néerlandais et français. S’ils ne sont plus autorisés à pêcher dans les eaux britanniques, ils seront condamnés.

Mais là aussi, la valeur symbolique est plus grande que l’importance économique réelle. Par exemple, en Belgique, la pêche, avec la sylviculture et l’agriculture, représente 1,3 % du PIB. La part de l’emploi dans notre pays se situe au même niveau. Bien sûr, il s’agit en fin de compte des gens et de leur existence, mais dans les négociations de courte durée, il y a des intérêts plus importants sur la table, sur lesquels il a été beaucoup plus facile de trouver un accord.

Pour diriger la conversation : Johnson – von der Leyen

Personne ne veut dire que les négociations sont sur le point de s’envoler. Mais toutes les parties concernées confirment que les positions des deux pays vont bien au-delà d’une simple stratégie de négociation.

En soi, il n’est pas rare que les émotions s’échauffent à ce stade des négociations. Et il est probable que cette escalade aboutira à une discussion au plus haut niveau, entre Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La discussion pourrait avoir lieu le vendredi ou le samedi.

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