Sergio Mattarella reste président de l’Italie et le gouvernement Draghi persiste jusqu’aux élections de 2023.
Mauvaise nouvelle pour les ambitions personnelles de l’homme politique italien Mario Draghi et bonne nouvelle pour les investisseurs italiens : Sergio Mattarella a été réélu à la présidence de l’Italie. En conséquence, l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi restera pour l’instant Premier ministre du pays.
Le calme et la constance avec lesquels Draghi a gouverné l’Italie pendant la pandémie ont été salués par plusieurs économistes au cours des derniers mois. Le magazine de qualité The Economist a choisi l’Italie comme pays de l’année en décembre en raison des mesures compétentes que le gouvernement Draghi a pu maintenir.
« Draghi a présidé pendant près de 12 mois de calme et d’unité inhabituels dans la politique italienne. Rarement les autres membres de l’UE ont eu autant besoin que maintenant (pendant la pandémie, ndlr) que leurs politiciens restent unis et calmes. Plus de 200 milliards d’euros sur un total de 750 milliards d’euros (Plan de relance européen, où l’Italie a reçu la plus large enveloppe, ndlr) sont dépensés de manière à stimuler la croissance économique de l’Italie », écrivait le magazine la semaine dernière à propos de la politique italienne.
« Une nouvelle fantastique pour les Italiens »
Les négociations en vue de la désignation d’un nouveau candidat à la présidence italienne se poursuivaient depuis près d’une semaine. Ces pourparlers ont finalement échoué. Le Parlement a donc dû proposer à nouveau Mattarella comme président. L’homme politique de 80 ans a reçu 759 des 983 voix de la Chambre italienne, samedi soir.
Le propre parti de Draghi a pleinement soutenu la décision. « La réélection de Mattarella est une nouvelle fantastique pour les Italiens », aurait déclaré Draghi selon Bloomberg.
Cependant, Draghi était considéré comme un candidat de premier plan pour ce poste et aurait indiqué que cette fonction correspondait à ses ambitions personnelles. Sa présidence potentielle a probablement été contrecarrée par les responsables politiques qui craignaient que la gouvernance italienne ne tourne au chaos sans Draghi à la barre, écrit Bloomberg.
Mattarella ne se repose pas encore
Mattarella lui-même sera probablement moins ravi du résultat des élections. Il avait déjà loué un appartement à Rome où il s’installerait pendant sa retraite. En fin de compte, c’est Draghi lui-même qui a réussi à convaincre le vétéran d’accepter un nouveau mandat. Et peut-être avec une certaine arrière-pensée : une possibilité qui fait son chemin dans l’opinion publique italienne est qu’après les élections de l’année prochaine, Mattarella démissionnera, pour alors céder la présidence au Premier ministre sortant, Mario Draghi.
Le résultat de l’élection a été soutenu par tous les partis italiens, à l’exception du parti d’extrême droite Frères d’Italie de la journaliste et politicienne Giorgia Meloni.