Les investisseurs doivent-ils se préparer au chaos dès novembre?

C’est un scénario contre lequel certains courtiers en bourse mettent en garde depuis un certain temps: l’élection présidentielle américaine pourrait bien déclencher une tempête sur les marchés. Et le tweet de Donald Trump sur un éventuel report du scrutin ne fait que jeter de l’huile sur le feu.

Bruno Colmant, le CEO de la Banque Degroof Petercam, l’avait déjà évoqué en septembre 2017. Selon lui, il est possible que les élections américaines, prévues pour le 3 novembre, ne se déroulent pas bien, voire pas du tout.

Et il n’est pas le seul à tenir compte des manœuvres non conventionnelles de Donald Trump pour se maintenir au pouvoir. ‘Les ingrédients d’un changement de régime politique sont en place’, a encore prévenu Bruno Colmant au début du mois. ‘Je réponds à mes propres préoccupations en rappelant la résilience d’un système institutionnel qui a surmonté tant de défis, y compris la guerre civile.’

Les démocrates, compte tenu des sondages favorables à leur candidat à la présidence, Joe Biden, seront certainement prêts à utiliser tous les moyens offerts par ce système institutionnel pour permettre aux élections de se dérouler. Car Donald Trump a laissé entendre ouvertement pour la première ce jeudi que le scrutin pourrait être reporté.

Le président actuel a en effet lancé quelques scuds sur le vote par correspondance. Ce système de vote gagne du terrain aux États-Unis, alors que l’épidémie de coronavirus continue à faire rage et qu’elle rendra la tenue de l’élection plus compliquée. Mais Donald Trump affirme que le vote par correspondance ouvre la porte à une fraude massive.

‘Risque de fluctuations importantes’

Selon la banque de Wall Street, Goldman Sachs, les investisseurs devraient de toute manière s’attendre à de fortes fluctuations de prix en novembre-décembre. Les conseillers de Goldman ont mis en garde, dans un mémo envoyé à leurs clients au début du mois, contre ‘un risque accru de volatilité liée aux élections et qui pourrait se poursuivre au-delà du jour du vote’.

Les experts de la banque ont dressé un parallèle avec l’élection présidentielle de 2000 et le duel entre George W. Bush et Al Gore. La bataille des urnes, dans l’importantissime État de Floride, a dégénéré en un recomptage chaotique. Il aura fallu plus d’un mois à Al Gore pour jeter l’éponge. Dans une récente interview à Fox News, le président Trump a reconnu ‘qu’il ne prendrait pas aussi bien sa défaite’.

‘Le tweet de Trump sème le chaos, et le chaos est mauvais pour les marchés boursiers », a estimé Jim Cramer, commentateur boursier de CNBC, dans une première réaction.

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