Les inégalités ne sont pas une fatalité, qu’attendons-nous pour agir ?

Rédigé avec la contribution de FUNDS FOR GOOD

La pandémie a éhontément profité aux plus riches : la fortune des milliardaires aurait davantage augmenté en 19 mois de pandémie qu’au court de la dernière décennie ! FUNDS FOR GOOD, qui lutte au quotidien contre les inégalités à travers le microcrédit, appelle le secteur financier et chaque citoyen à agir pour réduire la fracture sociale belge.

Le dernier rapport d’Oxfam met en lumière que les inégalités ​ sont le symptôme d’un malaise profond. Les inégalités fracturent nos sociétés et la violence n’est pas exclue de nos systèmes économiques. En 2021 , certains ont vu leur fortune doubler alors que des millions de personnes n’avaient pas accès aux soins de santé les plus élémentaires ou de quoi se nourrir.

La pauvreté est à nos portes

 
 

Même si la majorité des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté habitent dans des pays du Sud, la pauvreté est autant une problématique de pays en voie de développement que de pays développés.

Il suffit de regarder la Belgique : plus de 4,5 millions de Belges (40,8%) étaient dans l’incapacité d’épargner en 2020, et 19,3% de la population courait un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2021 (34,9% pour la région de Bruxelles-Capitale, 29,20% pour la Province du Hainaut et 24,10% pour la province de Liège).

Un enfant belge sur cinq grandit dans la pauvreté

 
 

En Belgique20,4% des moins de 18 ans courent un risque de pauvreté et d’exclusion socialeCe chiffre alarmant soulève des questions sur l’inégalité des chances dans notre pays. Connaître la précarité dès l’enfance, c’est dépendre des allocations sociales, être confronté à la difficulté des démarches administratives pour accéder à ses droits, croiser des regards parfois méprisants…

Or la précarité n’est pas causée par le fait que les pauvres gèrent mal leur argent. Au contraire, la plupart de ces personnes font preuve d’une ingéniosité largement méconnue. Dans son livre Où va l’argent des pauvres, le sociologue Denis Colombi démontre que les choix économiques des plus démunis résultent plus souvent de longs calculs rationnels que d’achats compulsifs.

Agir plutôt que dénoncer

 
 

Il est fondamental de comprendre que ce ne sont pas les pauvres qui créent la pauvreté. Elle découle de la façon dont nous construisons notre économie et nos institutions. Au lieu de dénoncer le scandale de la pauvreté, il est temps d’agir pour enrayer la spirale infernale qui pousse tellement de personnes dans la précarité.

Des solutions se dessinent un peu partout pour construire un monde plus juste et équitable, fondé sur une économie centrée sur l’humain. La Belgique regorge de talents, d’imagination et de compétences pour créer ce monde meilleur. Mais pour y parvenir, il faut inclure tout le monde, valoriser les personnes qui ont été exclues jusqu’à présent, leur offrir l’opportunité d’entreprendre et de poursuivre leur rêve. Faire participer les plus démunis à la recherche de solutions pour les intégrer de façon durable dans notre économie fera gagner du temps et de l’argent à notre société.

Encourager réellement l’initiative économique

 
 

Les politiques publiques encouragent de plus en plus l’initiative économique pour assurer la croissance, créer de l’emploi, favoriser l’innovation, réduire le chômage et lutter contre la précarité. Sur papier, l’entrepreneuriat est accessible à tous mais ce n’est pas le cas dans la pratique : de nombreux entrepreneurs se voient refuser un crédit professionnel sur base de leurs revenus, origine, situation sociale, genre ou éducation, faisant d’eux des exclus bancaires. Malgré leur volonté d’entreprendre, le système financier traditionnel ne leur permet pas de prendre leur destin en main.

Aujourd’hui, notre système financier est fait pour favoriser les riches, alors que ce secteur peut jouer un rôle crucial pour lutter contre les inégalités. C’est sur ce constat que Muhammad Yunus, lauréat du Prix Nobel de la paix en 2006 a développé le concept du microcrédit : un prêt de faible montant octroyé à des entrepreneurs qui n’ont pas accès aux services financiers traditionnels, dans le but de favoriser l’émancipation et l’autonomisation des plus démunisCertains acteurs de la finance, comme microstart, brusoc, credal ou FUNDS FOR GOOD, se sont déjà engagés dans cette voie.

Le cadre réglementaire de la microfinance en Europe permet d’éviter les dérives qui ont parfois lieu dans des pays en voie de développement (notamment la spirale de surendettement). En Belgique, la loi Laruelle a permis aux PME de bénéficier d’une plus grande protection lors de la conclusion de crédit.

S’il n’existe pas de panacée universelle pour résoudre nos défis sociétaux, il est grand temps de prendre les choses en main et d’agir à notre échelle. Nous avons la capacité en tant que citoyen ou entrepreneur d’agir au quotidien avec notre épargne, en investissant dans des projets qui ont du sens et en consommant de façon à soutenir nos entrepreneurs, artisans et commerces de proximité.

Chacun de nous peut favoriser une économie où la finalité n’est plus l’accumulation de richesses et de pouvoir mais plutôt le bien-être de tous.

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